a-trois-sur-un-scooter-2 1À priori, l’équation est simple, mais c’est mieux avec les deux doigts dans la prise ! Caisse claire & charley + grosse caisse & ride + Telecaster & Orange head + Jazz Bass & Ampeg + Dingo & tambourine = cave humide, 120 dB, smog et promiscuité. What else ?

Et cette équation primaire se décline ainsi haut la main (et jusqu’à 140 dB !) dans toute la région, tant il serait complaisamment monotone de se cantonner aux soubresauts de la scène lyonnaise. Ainsi ira-t-on voir de temps à autre si on y est à Sainté, Valence ou bien à Genève, voire Vladivostok (et mourir), en attaquant justement le mois de février directement à Macon. Là où la Cavazik (AOC, 22 ans d’âge) programme souvent des concerts à faire sortir la Saône de son lit.

À commencer en ce dimanche 16 février, par celui attendu des girondins de JC Satàn. Et j’avoue d’emblée que rien que leur nom m’amuse, alors que l’époque est aux givrés intégristes qui repartent en croisades à la moindre occasion.

« Seigneur Satan, entend mon tourment et prend pitié de ma fausse piété… Laisse-moi redevenir l’un des tiens et délivre moi du bien !  » (OTH).
Une citation en forme de clin d’œil Heavy Mental (666rpm.blogspot.fr) au vrai stakhanoviste de cette rédaction.

Mais revenons à nos gentils démons. Des filles et des garçons, vouant un culte déraisonnable au Mascaret en amont de Libourne (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mascaret) et qui naviguent à vue entre la grande crue noise et le grand cru garage… Quand bien même il est pour ainsi dire inconvenant d’essayer d’étiqueter leur musique, qui a sévèrement tendance à brouiller les pistes. À tel point que cela devient parfois déconcertant lorsque l’on jette une oreille distraite à leurs enregistrements studio. Reste que leurs prestations scéniques sont généralement synonymes d’orgie groove saturée ; mettant joliment en lumière une section rythmique ultra efficace et dans laquelle les chants féminins et masculins s’en donnent à « chœurs joie ».

Définitivement sortie de son lit, la Saône nous ramènera néanmoins tranquillement vers le Rhône ce mercredi 19 février pour aller faire les zouaves au Trokson . Et célébrer dignement la parution de la première référence du label Teenage Hate Records : A french tribute to Jay Reatard , en vinyle s’il vous plait. Un projet tenu longtemps secret par trois activistes lyonnais, fanatiques de cette icône du rock & roll qu’était Jay Reatard, parti forcément vite à l’age de 30 ans en 2010. Oh it’s such a shame !

Jimmy Lee Lindsey Jr (de son vrai nom), chanteur guitariste talentueux et complètement illuminé à la façon d’un Jeffrey Lee Pierce ; d’abord au sein de The Reatards son 1er groupe, puis dans une ribambelle de formations dont les fabuleux Lost Sounds , et enfin chez Jay Reatard, tout simplement. Mention très spéciale pour les Lost Sounds que j’avais pu voir lors des Nuits Sonores en 2005, et qui m’avaient mis une claque monumentale.

Quant à ce Tribute qu’il m’a été donné d’écouter en avant première (mais en payant de ma personne) ; il n’y a quasiment que des putain de bons groupes français (et bien vivants), avec notamment Cheveu et JC Satàn (on y revient), et les régionaux de l’étape : Mensch, Ned, UncommonMenFromMars et Zëro. Ce qui devrait vous donner suffisamment envie de découvrir cette galette en poussant les murs du Trokson .

a-trois-sur-un-scooter-2 2Last but not least. J’en viens au concert des new-yorkais de Crystal Stilts qui aura lieu au Clacson le vendredi 21 février, avec Abschaum en ouverture.

Déjà pour vous dire que 1. Ça vaut sûrement le déplacement d’un point de vue strictement musical, si vous vous sentez des affinités avec la pop new wave mélancolique mais limite psychédélique, et le garage version robotique. Les swinging sixties revisitées à travers le filtre d’un ordinateur émancipé et diabolique…

Ensuite, parce que 2. Il serait opportun de soutenir massivement la MJC d’Oullins (et donc le Clacson) qui enclencha il y a plusieurs décennies, un véritable dégivrage de cette cité de la banlieue sud, désormais reliée à Lyon par le métro. On ne saurait trop vous recommander à ce propos, de signer la pétition ici même : (http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2014N45813)

Enfin, puisque 3. Le sujet de cette chronique a justement à voir avec le Support our local Troups ! Et l’on aura beau faire les malins à trois sur un scooter ; sans scènes, sans labels et sans groupes : nous n’aurons plus que les yeux pour pleurer et nulle part où aller.

À bon entendeur…

 

Laurent Z