l-autre-guerre 1Présentée par le Collectif Item (http://www.collectifitem.com/) dans son atelier niché derrière la place Sathonay, L’autre Guerre est une exposition de 41 photographies de Miquel Dewever-Plana, qui aura passé quasiment dix ans auprès de membres des Maras au Guatemala ; « l’un des pays plus dangereux au monde, avec 18 assassinats en moyenne par jour dont 98 % classés sans suite »… Vernissage ce jeudi 13 février à partir de 18h30, d’une exposition que l’on aurait pu éventuellement sous-titrer Gueules d’ange – de la mort – à Guatemala city.

Spécialisé dans le photojournalisme, Miquel Dewever-Plana s’est ainsi longtemps immergé dans les bas-fonds de la capitale guatémaltèque, pour témoigner (et non juger) de l’existence un brin tumultueuse de quelques membres des trop célèbres Maras (ou Marabuntas) ; qui sévissent depuis les années ’80 en Amérique Centrale, et spécialement au Salvador, au Honduras et donc au Guatemala.

Principalement composés d’adolescents voire d’enfants, ces gangs font ainsi régner la terreur de la manière la plus expéditive qui soit, tout en assurant le commerce de la drogue, du sexe et des armes. Des gangs qui nous interrogent également quant à l’état de délabrement d’un pays très pauvre, qui semble avoir carrément abandonné une partie de sa jeunesse sur la touche.

l-autre-guerre 2Recrutés effectivement dès le plus jeune âge et tatoués de la tête aux pieds, ces Mareros ne connaissent a priori que le pouvoir des flingues et l’ultra violence, et feraient ainsi passer les gugusses d’Orange Mécanique pour des joyeux drilles. Ils leur arrive néanmoins parfois de rencontrer l’amour, mais le plus souvent à travers les barreaux de la prison du « Preventivo » à Guatemala Ciudad. C’est sûrement pourquoi les photographies de Miquel Dewever-Plana – au-delà de la mort présente à chaque coin de rue et d’image – sont occasionnellement emplies d’une tendresse inattendue…
Quand on sait les rites initiatiques et le code de l’honneur en vogue au sein des Maras. Et lorsque l’on apprend que cette Autre Guerre «  fait aujourd’hui autant de victimes que durant le conflit armé des années 1980  ».

Mais plutôt que de renchérir pendant des kilomètres sur les tatouages de ces gamins sans foi ni loi, je vous invite à aller voir ces photographies au plus vite, tant elles parlent d’elles mêmes. Sachant que cette exposition s’accompagne d’un web documentaire conçu par l’auteur (avec Isabelle Fougère) et centré sur la trajectoire d’une jeune femme en sursis : Alma, une enfance de la violence.

En vous rappelant enfin que l’Atelier du Collectif Item est justement «  dédié à l’image documentaire , (et) propose une programmation d’évènements, d’expositions et de rencontres pour donner à voir la diversité des écritures qui composent le champ du photo journalisme ».

Laurent Z


Exposition photographique de Miquel Dewever-Plana à l’Atelier du Collectif Item – 3 impasse Fernand Rey, Lyon 1er – jusqu’au 26 mars.