Nouvel an

La journée se ressent préparée à la hâte
comme un cadeau aux suppliants reconnaissants
toujours mieux que pas le temps du tout
mais les cloches résonnent
dans des villes que je n’ai jamais visitées
Et mon nom est imprimé
le long des corridors que je n’ai jamais vus
en extrayant un os
ou quoi que ce soit de tendre ou fruité
du plus profond des jours  indifférents
j’ai oublié
la caresse du soleil
perçant à travers les matins désoeuvrés.
la nuit est pleine de messages
que je ne peux pas lire
Je suis trop occupée
à oublier
l’air comme une fourrure sur ma langue
et ces larmes
qui ne sont pas puisées à la tristesse
mais au grincement d’un vent occasionnel.
La pluie tombe comme du goudron sur ma peau
Mon fils picore un coeur de poulet
demandant
est-ce que ce truc est capable d’aimer ?
les doigts habiles et malveillants des fantômes
cueillent mes rêves
cachant quoi que ce soit qui échappe au chagrin
qui me ferait du bien.
Je suis décidée
et effrayée
par rien.