Mardi 6 janvier : réunion du comité de rédaction, dans la convivialité, houmos la spécialité de Laurent, brandade amené par Philippe, et tutti quanti, vin rouge et Sagrès et bouteilles de Valls, l’ambiance est au travail, le Zèbre doit sortir en février son nouveau site, et plus tard début septembre le journal papier. Le brouhaha est constant, les vannes fusent avec le fond des débats. À un moment Philippe nous dit qu’il doit rappeler Charb pour sa prochaine chronique (Charb participait à la chronique Phil Noir sur le Zèbre et envoyait gratuitement les caricatures…)
Mercredi : “inécrivable” un flot de de haine et de pleurs”, France 3 m’appelle ; ils se sont aperçus que Charb et Catherine sont venus à la Coopérative pour les vingt ans de Charlie. Il venait de republier les caricatures, entrainant le refus de nombreux libraires pour les séances de dédicaces.
En un flash l’histoire me revient. Coup de fil de Charlie pour nous demander si on peut le faire, on accepte sans hésitations. La Coop et, auparavant, le Tango de la rue ont de nombreuses fois accueilli l’équipe. Les premiers furent Val et Charb (pour tout dire le contact avait été immédiat avec Charb. Beaucoup plus difficile avec Val, pédant et mégalo, on s’était juré de ne plus l’inviter).
Charb et son sourire éternel qui nous étreint, Franck, le policier du service de protection, si sympa et toujours aux aguets. La crainte existait déjà pour nous les organisateurs. Le clin d’oeil qu’adresse Charb à Corinne griffonné sur une vieille affiche du Zèbre…
Rassemblement place des Terreaux, la foule me prend à la gorge. On décide rapidement de lancer un rassemblement devant la Coop jeudi, en demandant aux gens d’afficher sur la vitrine les dédicaces de Charb et de Catherine…
Jeudi: Les sms se sont accumulés dans la journée. 18h Compagnie U gomina qui était présente il y a deux ans, fait sonner son orgue barbarie, bella ciao… Rapide prise de parole, tellement difficile à faire, je ne me rappelle qu’une phrase : “Il faut que l’on se parle”. Plus de trois cent personnes, les bouts de papier s’accumulent sur la vitrine,l’émotion nous étreint, les sourires réapparaissent, par moment…
Vendredi, samedi, dimanche, je n’arrive plus à écrire…
Lundi, je n’arrive toujours pas à écrire… Mais ne soit pas inquiet, nous serons bientôt nombreux pour reprendre nos crayons ou nos stylos, pour lutter contre tous les intégrismes religieux ou politique.
Salut à toi (from les Bérurier Noir)
Franck du Zèbre