Lydia Lunch Rétrovirus

Lydia Lunch Retrovirus

De retour pour nous inoculer son dernier projet, Rétrovirus, quatre concerts en France dont un sur Lyon, ce vendredi au Kraspek Myzik . Rétrovirus, concrétisé par un album, est en fait un live enregistré à laKnitting Factory de New-York en novembre 2012. Accompagnée par rien de moins que Bob Bert à la batterie, Sonic Youth, Pussy Galore, et fondateur du groupe Bewittched, créateur du magazine BB Gun, (inspiré sans doute par son passage la Factory d’Andy Warhol). Mais aussi Weasel Walter principalement connu pour la « guitare hurlante » du groupe Flying Luttenbachers. Algis Kizys bassiste de la scène new-yorkaise (des Swans au Of Cabbages And Kings mais aussi Carla Bozulich …), compositeur de musiques pour le cinéma.

Lydia Lunch revient au tout début, Teenage Jesus & The Jerks et 8-Eye Spy, sont de retours, et certains des meilleurs morceaux de sa discographie. Tout cela pourrait sentir le réchauffé, sa voix a changé depuis trente ans. Mais ce n’est pas le retour d’une « has-been », c’est le retour d’une grande dame ! (Pour en savoir plus deux avis vraiment divergents : www.nextclues et 666rpm.blogspot.fr .)

Icône sexuelle, artiste radicale, inlassable et inclassable, Lydia Lunch n’a eu de cesse de « hurler » contre cette société :  » Mon art, dit-elle, a essentiellement une fonction asociale, une fonction de dénonciation. Ça n’a jamais été un choix donc, ce que je fais est en-dehors de la machine, je suis capable de survivre et de vivre en tant qu’artiste depuis 33 ans, et c’est l’histoire d’un gros succès. Selon moi, je suis l’artiste qui a le plus réussi, je ne suis pas riche bien sûr, mais je fais tout ce que je veux, avec qui je veux, et j’arrive à le documenter de quelque façon. Que demander de plus ? Je suis une femme intrinsèquement agressive qui ne fait pas de compromis, je ne fais pas de disco, je n’essaie pas de rendre les gens heureux ou de les faire se sentir bien, et je n’ai pas d’expérience collective à donner de « joie du rock ». Si ça arrive, c’est bien, mais ce n’est pas la priorité dans ce que je fais« . Qu’elle est une voix un peu fatiguée ne me dérange pas, la preuve !

Et si par malheur, vous ne pouvez aller au concert (vous avez la vidéo en bas de page). C’est l’occasion de se replonger dans « Paradoxia : journal d’une prédatrice » parue en France la première fois en 1999, réédité Au Diable Vauvert, en livre de poche. Ce livre est bien entendu à ne pas mettre entre toutes les mains !

Autobiographie trashy qui retrace sa vie chaotique, image d’un New York des 70’s. Traduit par Virginie Despentes qui la décrit ainsi  » Innocents, coupables, victimes, agresseurs : un seul corps. Tout en elle. Campée sur ses deux jambes, elle écrit comme elle est : elle cogne, et ça fait un bien fou.(…) Ce qui est extraordinaire, ce n’est pas l’inceste, la prise de risque, les assassins, les grandes villes la nuit quand on est une petite lascive d’à peine 15 ans, l’argent volé et les drogues dures, la vitesse et les baises animales. C’est ce qu’elle en a fait. Paradoxia.  »

Lydia Lunch RetrovirusVirginie Despentes et Lydia Lunch, deux égéries de deux décennies différentes, mais surtout aujourd’hui deux complices, dans cette interview parue dans brain magazine, à la question, «  Comment avez-vous rencontré Virginie Despentes ?  » Lydia Lunch répond :  » Elle m’a harcelé (sourire). Quand la première édition de mon livre est sortie en France, elle m’a interviewé. Et puis on s’est revue. On s’est rencontrée lors de mon concert à Paris au Divan du Monde. Je la vois, et puis je ne la vois plus, et en fait elle venait de retrouver sa copine, avec laquelle elle est toujours, Béatrice. Après elles sont venues vivre à Barcelone, comme par hasard là où j’habitais (rires). Et cette pute m’a abandonné pour rentrer faire son film à Paris. Je l’appelle mon « jumeau maléfique » (evil twin en anglais ndlr), mais ce n’est pas elle la plus maléfique des deux. Je l’aime. » www.brain-magazine

La découverte d’une diva est devenue une denrée de plus en plus rare. Alors pas d’hésitation doc Martin vernis, jupette à carreaux et string zébré je « droppe » vers la montée Saint Sébastien, là où j’ai dragué mon premier (…) profitez-en !!

Laurie Fabulous

LYDIA LUNCH, RÉTROVIRUS – Kraspek Myzik à 20h30. 8€

Lydia Lunch, Paradoxia, Journal d’une Prédatrice , trad.Charles Wolfe, Au Diable Vauvert, 256p., 18 euros. Sortie le 18 août 2011.

Vidéo intégrale de son concert Bowery Electric, NYC – May 29 2013