Joie de vivre & Nouilles en salade #11
Ça fait des années que je coince sur ce morceau d’Aziza Ibrahim et je vais vous expliquer pourquoi. Enfin, non, je coince dessus parce que ce morceau est magnifique : j’ai été tellement transporté par cette voix que je me suis aperçu au bout de plusieurs mois que cette chanson était chantée en espagnol !! Depuis, je comprends les paroles…
Aziza Brahim est une chanteuse Sahraouie : je vous laisse aller faire des recherches sur elle, ainsi que sur sa région natale parce que c’est très intéressant ! Mais, comment dire ? En fait, je ne suis pas vraiment journaliste. La preuve, je vous copie-colle un bout du Wikipédia sur le Sahara Occidental parce que c’est plus simple et je sais que vous aurez la flemme d’aller chercher vous-même.
« Le Sahara occidental (arabe : الصحراء الغربية) est un territoire de 266 000 km2 du Nord-Ouest de l’Afrique, bordé par la province marocaine de Tarfaya au nord, l’Algérie au nord-est, la Mauritanie à l’est et au sud, tandis que sa côte ouest donne sur l’Atlantique. Territoire non autonome selon l’ONU, cette ancienne colonie espagnole n’a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique depuis le départ des Espagnols, en 1976.
Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976. Ce dernier est un mouvement dont l’objectif est l’indépendance totale du Sahara occidental, revendication soutenue par l’Algérie3. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien bloque toujours la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Le Polisario s’appuie sur un « consensus écrasant parmi les Sahraouis vivant sur le territoire en faveur de l’indépendance et en opposition à l’intégration avec tout pays voisin », tel que décrit dans un rapport de l’ONU en 1975. Le Maroc fonde sa revendication sur les accords de Madrid et sur la base de liens d’allégeance passés entre les tribus sahraouies et les sultans du Maroc. En effet, la position marocaine met en avant l’appartenance du territoire aux différentes dynasties comme les Almoravides, issus de ce même Sahara, et les Almohades dont la monarchie actuelle est l’héritière et qualifie le conflit de relique de la colonisation.
Depuis le cessez-le-feu de 1991, le Maroc contrôle et administre environ 80 % du territoire, tandis que le Front Polisario en contrôle 20 % laissés par le Maroc derrière une longue ceinture de sécurité, le « mur marocain » devenu aujourd’hui la frontière de facto. La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental patrouille dans l’ensemble du territoire ».
Bref, c’est quand même pas la même chose que d’être né à Sainte-Foy-les-Lyon et d’habiter su le plateau de la Croix Rousse… Mais je sens que je vous perds alors venons en aux faits : Pourquoi j’écoute Aziza Brahim ? Comment ai-je découvert « Wilaya Blues » ?
Il faut remonter à des années plus tôt pour arriver aux origines de cette histoire. Tout commence lorsque j’emménage dans ce quartier du 4ème arrondissement plein de parcs et d’écoles, et accessoirement de tours HLM. Tous les ans, il y’a évidemment un vide grenier Place Flamm’ comme disent les jeunes d’ici, mais ce n’est pas comme beaucoup d’autres vide-greniers de l’arrondissement : là c’est quand même très local, beaucoup de parents et d’enfants qui vendent des fringues, des jouets… Bref, le paradis pour moi qui cherche des disques : ça fait 15 ans que j’habite ici, j’ai du chopper même pas 10 disques à ce vide grenier. Une fois j’ai eu du bol, j’ai chiné un Parliament mais sinon, des 45 tours de Flying Lizards et un album de Creedence que j’avais pas, rien de mémorable quoi… Le reste, un peu de bonne variétoche et encore ! Bon, j’y viens. Un jour je choppe un 45 tours d’un truc que je connais pas, la pochette est chelou et surtout, surtout il y a plein de dédicaces dessus : « grosse salope » … je sais plus, faut que je le retrouve… J’avais dit bonjour aux gens derrière le stand mais quand je demande le prix, le gars qui me répond, c’est, j’ai peur de faire une erreur, Cedric (j’ai un doute sur le prénom, c’est l’âge…) du label Ré-Aktion.
Le label Ré-Aktion était assez actif sur Lyon (ailleurs, je suis pas sûr mais après tout, peu importe) dans les années 90 et était assez présent dans la programmation du Kafé Myzik (je parle d’une époque, avant que Damien Grange ne reprenne la prog avec brio en 2000 et que ça devienne le Kraspek Myzik plus tard et jusqu’à maintenant) plutôt axé musiques expé hein ; on y projetait « Step across the border » une fois par mois et on y programmait des trucs comme le Kerney / Fleschmann Trio. Et puis le label Ré-Aktion y faisait jouer les groupes du label comme Hash Over, Chef Menteur, Rude Olive, Crying Freemen et bien d’autres.
Le label était certes assez expé, mais vraiment ouvert ; y’a une compil qui s’appelle « Une autre vision des choses » qui est sortie, et je ne serais pas honnête si je vous cachais qu’il y ‘a un de mes groupes sur ce disque. Mention spéciale à Cédric (continuons à l’appeler comme ça) qui était très curieux et qui nous avait demandé un morceau alors qu’on avait vraiment rien fait en terme de concerts, de disques et que, en plus, on était personne, pour parler vulgairement. On est en droit de se demander si on est quelqu’un aujourd’hui, d’ailleurs. Sédryk (je crois qu’il s’appelait vraiment Cédric mais qu’il l’écrivait comme ça ; c’est fou comme ça revient vite finalement…) a donc son petit stand puisqu’il habite dans le coin m’explique -t-il après que je lui ai remémoré qui j’étais (c’est à dire « Seb de Knick Knack Paddywhack » !!) ou qui j’étais pas, d’ailleurs.
SEDRYK (je suis sûr cette fois ) m’explique qu’il fait toujours le label ( ?? doit être l’expression de mes yeux grands ouverts) mais qu’il est désormais spécialisé « et ça va peut être te surprendre » me dit-il, dans la musique du Sahara. « Outch » doit être l’expression de mon visage. J’hallucine. Bref, je prends mon 45 tours pourri et je rentre chez moi. Je sais pas si je le fais tout de suite, mais peu importe, je fais je ne sais plus quelles recherches et j’arrive à tomber effectivement sur de la musique du Sahara. Bref, vous voyez où je veux en venir ? Aziza Brahim, Wilaya Blues, tout ça.
Aujourd’hui, quand on cherche sur le net Re Aktion Label, on tombe assez facilement sur un lien vers le label justement (qui n’a rien sorti depuis 2016 hélas) et sur son site qui spécifie bien les deux périodes musicales très distinctes. C’est assez beau, je trouve, cette évolution, cet éclectisme.
Darbi Sex
ps : Sur ce site, vous remarquerez qu’on me confirme l’existence de ce Sedryk quand même.
ps : Le 45 tours avec les dédicaces, vous voyez, je mentais pas. En plus, j’ai des disques de Re-Aktion.
ps : Plein de trucs cools à écouter sur https://reaktionrecords.bandcamp.com/