Ça presse : un peu d’humour pour décrypter le monde

Ça presse : un peu d’humour pour décrypter le monde

Les Rencontres Internationales du Dessin de Presse se tiendront du 11 au 13 mars dans la Métropole, avec en points d’orgue, trois expositions (à Lyon, Villeurbanne et Vénissieux) et moult tables rondes. Autant d’occasions de côtoyer de près la liberté d’expression, d’information et d’opinion, dans l’une de ses formes la plus ancienne – la presse ayant été illustrée bien avant l’arrivée de la photographie, dès la moitié du 19e siècle – et souvent la plus irrévérencieuse.

https://xavierlacombe.net/

Nous vous invitons ainsi d’emblée à retrouver tout le programme du festival Ça Presse ici-même : https://www.capresse.org/programme

Et c’est bien évidemment ce côté irrévérencieux (tout sauf « la voix de son maître »), moqueur et parfois même subversif, qui aura joué des tours à la liberté de la presse, pourtant consacrée en France par la loi du 29 juillet 1881. Notamment et pour rester dans l’Hexagone, durant l’affaire Dreyfus, pendant la « période de Vichy » ou la guerre d’Algérie etc. ; et de façon tragique, lors des attentats visant la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015. Ça Presse rendant d’ailleurs hommage à notre camarade Charb, via une exposition d’une quarantaine de ses planches, visible du 9 au 23 mars à l’Hôtel de ville de Villeurbanne.

Ainsi et surtout quels que soient nos (et vos) opinions et sensibilités, ce festival nous apparaît comme une bouffée d’air frais entre les oreilles, alors même que l’actualité est d’une tristesse infinie.

Une véritable bouffée d’air parce que l’humour (noir compris) inhérent au dessin de presse, s’apparente pour nous à une bouée de sauvetage en période de naufrage, alors même que l’époque vire au super sombre (hello darkness my old friend). Parce que le dessin de presse est en soi une fenêtre grande ouverte sur ce foutu monde moderne, pour en appréhender les vicissitudes, contradictions et déchirements. Un moyen de décrypter autant l’actualité que le traitement qui en est fait par l’ensemble des médias, voire par les réseaux sociaux, et la tâche est immense. Une façon de prendre un tant soit peu du recul, en fonction des news, fake news, bad news et autres breaking news. Une manière enfin, de conjuguer l’information en mode dérision voire auto-flagellation, loin des vérités préemballées mais proche du libre-arbitre. Entendu que cette « profession de foi » est à la fois subjective et un brin utopique, puisque c’est la notre. Nous comptons quoi qu’il en soit sur votre curiosité pour assister aux tables rondes et visiter les expositions, histoire de vous faire votre propre idée. Ce que nous ne manquerons pas de faire pour vous proposer prochainement des comptes rendus dans les pages du Zèbre. Et vive le dessin de presse !

Laurent Z

Journal Le Zèbre