« Une ville plus fun, 8,9 coïts par mois, les français seraient les champions mondiaux avec 8,9 relations sexuelles par mois, devant les Allemands (8), les Italiens (7,3), les Américains (5,9) et les Britanniques (5,8).
Voilà de quoi enrichir les réflexions sur la ville.
Si les urbanistes aiment tant les parcs arborés et les parking souterrains, c’est pour pouvoir y tirer un coup. » www.deuxdegres.net/projects/89-coits-par-mois
Drôle de lascars que ces urbanistes, qui manient le second degré comme une mitraillette « débétonneuse ». Un objectif, parler d’urbanisme sans emmerder les lecteurs, mais surtout révéler les mutations urbaines qui agitent l’Hexagone et notre société.
Ils seront présents ce mardi à la librairie Archipel pour parler de leur livre le Petit Paris. Et sûrement de leur nouveau projet, la création d’un observatoire prospectif des villes moyennes.
À l’aide d’une plateforme numérique, ils questionnent les habitants sur l’ambiance, la sociologie, l’attractivité de leur ville. L’objectif dessiner un portrait de la France de 2030 !
À la première lecture de leur livre le Petit Paris, ou de leur site Deux Degrés, « déconner » au propre comme aux figurés semble être leur premier objectif. Des pelouses chauffées des stades à destination des SDF, en passant par les ponts de faune, idéals pour les chasseurs en mal de captures, ou encore des études sociologiques sur l’impact des rots en ville. Et ils en rajoutent ! Les écolos ayant échoué à inciter les habitants à ne pas prendre la voiture, leur solution (sexiste qu’ils disent !) se réalise avec la mise en place d’un mannequin dans un bus. Afin de rendre attractif le trajet, fidéliser une clientèle grâce à des horaires précis, voire réduire le besoin en contrôleurs si le mannequin est judicieusement placé à proximité de la borne pour valider son ticket.
De la même façon, ils lancent un ambitieux programme sur « la ville bandante » en partant du principe que c’est sympa d’aller chercher sa baguette de pain à pied, mais que c’est bien plus agréable si on peut le faire en suivant des filles en minijupe (ou hommes torses nus ?) et en reluquant la boulangère sexy (ou le boulanger sexy). Parfois ils vont très loin, » les roms sont-ils des êtres humain ! »
Se préoccuper des populations dont on parle peu ; les vieux, les handicapés ou les obèses (catégories croissantes de la population urbaine) font l’objet de proposition de la part du collectif. Faire de la ville un espace ouvert et praticable, des trottoirs qui s’adaptent aux chaussures pour les personnes atteintes de pied bot, des feux de circulation pour agoraphobes qui distribuent et limitent le trop plein de circulation piétonne, et surtout moins d’arbres en ville, histoire d’économiser quelques crises d’éternuements et la perte intempestive de dentiers.
Ils intègrent de la même façon ceux que la société rejette. Clodo, rappeur, prostituée ou punk à chiens font l’objet de nombre de leurs études. » Les clochards, on les tolère, parce qu’ils ne volent pas d’argent public comme ces salauds d’assistés au RSA. Par contre, leur présence nous dérange un peu, ça fait tache dans un bel espace urbain. C’est pourquoi nous militons pour l’intégration paysagère des clochards… Quelques milliers d’euros de budget par commune pour l’achat de déguisements et hop, tout le monde retrouve le plaisir de marcher paisiblement dans une rue animée « .
Mais ne vous trompez pas. Derrière la parodie, et le détournement ubuesque, Deux Degrés, est un cabinet de prospective urbaine, ingénieux et imaginatif. Une vision qui nous réveille. Leur analyse des métropoles, sujet qui titille tant nos élus et leurs clones médiatiques, s’énonce dans une interview publiée par le site Pop Pop Urbain, » Plaidoyer pour un urbanisme des petites bites : entretien avec Deux Degrés, auteurs du « Petit Paris ». Description sans concession, dont je ne peux m’empêcher de vous livrer un extrait.
Mathieu : « La métropolisation libérale, c’est ce qu’on appelle « un concours de bites pour neuneus » qui se passionnent pour les classements entre grandes villes. Il n’y a pas de réflexions, c’est seulement des experts et des économistes sans idée qui font peur aux élus en leur disant que s’ils ne sont pas dans le TOP 10 des villes les plus peuplées, les plus créatives, les plus remplies de traders, leur monde va s’écrouler et sombrer dans une effroyable décrépitude. Rassembler autant de gros cerveaux dans une capitale et ne pas arriver à prendre du recul sur des conneries de classement de villes, c’est le signe que le Grand Paris n’a pas servi à grand chose.
Florian : « La première dérive de la métropolisation libérale, c’est la qualité de vie qui passe au second plan. On tente de raccommoder à coups de milliards une croissance qu’on n’a même pas questionnée et, pendant ce temps, les gens perdent leurs temps dans les transports, perdent leur pognon dans le logement… Le problème de ce surinvestissement de Paris, c’est par exemple, que des jeunes diplômés se sentent obligés d’y passer quelques années pour le boulot alors qu’ils s’en passeraient bien. C’est triste qu’à l’échelle de la France, il n’y ait pas d’alternatives à Paris pour des millions de personnes. Ce qui conduit à oublier la Province. Plein de villes n’ont pas de pognon, se développent au ralenti, et à l’arrivée on réduit la diversité des trajectoires résidentielles possibles » .
Alors n’hésitez pas, rendez-vous sur le site www.deuxdegres.net ! Laissez-vous tenter et cliquez sur la caravane ! On se retrouve mardi, avec ceux qui deviendront un jour Ministres du Kif Urbain, pas besoin d’être un geek pour avoir des idées…
Deux Degrés présente le Petit Paris à la Librairie Archipel 21 place des Terreaux, ce mardi 27 mai 18h30