Basic Punk Instinct . Sans tomber dans le contentement béat et ici superflu, j’avoue néanmoins être ravi d’avoir pu aligner ces trois mots pour résumer simplement l’énergie brute (et revendiquée) du trio lyonnais Mange Ton Clebs. Et de remiser l’auto flagellation pour plus tard. Quoique… Mais revenons à notre affaire et à ce brelan d’as de pique formé par Cab (chant, guitares), Olive (batterie, chœurs) et Jeff (basses, chœurs), qui devrait vous permettre de rafler la mise haut la main, pour peu que vous ayez quelques penchants pour le rock saturé rentre dedans. Et le poker entre coyotes à foie jaune.
Basic est justement le titre de leur 3e album ; un opus entièrement home made, punk jusqu’au bout des ongles, bluffant et efficace à la manière des pionniers du genre (Dead Boys, Ramones, Damned et consorts). Et lorsque j’ai croisé Jeff la semaine dernière aux abords d’une parcelle de zinc, j’ai eu de suite envie de le cuisiner, notamment concernant les covers de Making plans for Nigel de XTC et de Teenage Kicks des Undertones, qui agrémentent l’album et qui résonnent à mes oreilles comme des preuves de bon goût.
« On est tombé adolescents dans le chaudron magique du punk rock… et on y est resté ! À la manière de vrais fans, on a ainsi inlassablement fait des reprises : Starshooter, Le Clash, les Stooges etc. mais toujours à la sauce Eat Your Dog. Et nous y avons ajouté cette fois-ci une reprise de volée (…) avec ce titre en forme de gag : Franck Ribery (ndlr : fuck you !), qui a nous servi de base pour faire un montage vidéo qui nous ressemble. »
À l’instar de ses compères, Jeff n’est pas un triste et semble plutôt abonné au sourire franc et massif, avec les yeux qui pétillent dès lors qu’il cause de musique. L’envie intacte à celle d’un jeune premier qu’il et que nous, ne sommes pas.
« Bosser et avoir des gosses ne nous empêchent en rien de vivre le truc à fond. Avec le même besoin viscéral de se retrouver chaque semaine au local, de casser la croûte ensemble et de jouer, sans trop de fioritures et sans essayer de coller à quoi que ce soit ; on fait ce que l’on aime et ce que l’on a toujours aimé, sans se poser de questions existentielles. Avec l’âge, disons ainsi que l’on sait ce que l’on à faire et nous sommes simplement super contents du résultat aujourd’hui. »
Et il y a de quoi. Tant ce disque a une fâcheuse tendance à squatter ma platine depuis. Un album qui se révèle pas si Basic que ça au fil des écoutes, avec des titres très personnels (Queen of Spades, Toxic Rdv etc.) qui vous collent à la peau, couverte de poils désormais hérissés. Quant à l’atmosphère qui peut éventuellement régner dans leur local ou bien sur scène, j’ai retenu pour vous donner une idée cette missive délicatement reproduite dans l’insert : Pour les vacances, n’abandonnez plus votre chien, mangez-le !
J’ai eu dès lors franchement envie de les prendre au mot. Pour les vacances, j’ai donc mangé mon chien. Avant de m’attaquer à la voisine de palier et à son chat. Pour le bien de l’humanité, j’ai dévoré ensuite the birds of ill omen sans aucune retenue. Puis je me suis mis à rêver de grands espaces avec tout plein d’animaux sauvages qui nous ressemblent. Seuls les rats survivront… m’avait-on prédit. Et les rats sortent aujourd’hui de leur trou pour vous convier à fêter ça. À manger du chien à pleines dents. Je ne saurais ainsi trop vous conseiller, si ce n’est déjà fait, de rapidement aiguiser vos incisives avant de vous rendre à cette Basic Release Party au Bistro Broc le samedi 16 novembre.
À bon entendeur…
Laurent Z