Du court à Clermont, du long dans votre salon #1

Du court à Clermont, du long dans votre salon

épisode 1

affiche festival du court-métrage à Clermont-Ferrand
© Regina Pessoa

Ne reculant devant aucune montagne, le Zèbre a dépêché une équipe d’investigation à Clermont-Ferrand, à l’occasion du Festival du court-métrage. Cette expédition chez nos voisins transforéziens a porté ses fruits. Nous sommes en mesure de vous proposer une sélection à ne pas piquer des vers qui devrait ravir vos préliminaires d’avant film, voire les conclure dans un genre de bouquet final.

D’ailleurs, poursuivant dans l’audace, nous vous proposons même des soirées complètes, salade, tomate, oignons, façon  »dernière séance ». En voici une première salve.

PitBull

Ça commence fort avec du mexicain. Un certain Fabián León López à la réalisation. Là, on chatouille le virilisme. On lui fait des guili-guilis, des guili-guilis bouleversants. Des guili-guilis qui font que, après, ben la vie c’est plus pareil. Gare aux moustaches !

Et alors, pourquoi ne pas enchaîner avec Macdam Cowboy, cette magnifique ballade de deux paumés, et continuer ainsi votre exploration du genre masculin, de ce qui l’empêche, de ce qu’il pourrait et qui parfois, au détour d’un chemin, se réalise… ou pas !

Bon et pour finir, conclure la soirée sur une note disons… résonnante, nous vous proposons Les Quatre vœux du vilain et de sa femme, un court de Michel Ocelot qui pourrait sacrément parfaire votre soirée.

Auxiliaire

Drôle, puis sympa, puis touchant, ce court de Lucas Bacle nous emmène dans une tour d’immeuble où deux types partagent leur vie avec comme colocataire supplémentaire, un fauteuil roulant.

Prévoyez à grignoter, l’un d’eux est cuistot et ne fait pas semblant.

Non, pas Intouchables derrière. Non, vous allez gâcher votre soirée.

Non, filez plutôt vers Il était une Fois dans l’Ouest pour poursuivre vos études des relations entre un aidant et une personne en situation de handicap. Beaucoup mieux qu’un ciné bien pensant.

Et puis de grandes chances que nos deux amis du court aient passé une soirée délicieuse en le revoyant. On se les imagine bien…

Blue Boy

Retour sur la thématique de la virilité, version étasunienne. Décidément, ça travaille le festival cette année. Serait-ce une question de société ? Les gars devraient-ils se poser des questions ? Les filles, mieux observer ces fragilités sous cutanées ? Les pères, les fils, se prendre dans les bras ? Les salles de bain, se priver de miroir .

Excellente occasion de (re)voir L’Empire Contre Attaque. Nan, c’est vrai, pour une fois qu’un héros de grande production hollywoodienne pleure. Pour une fois qu’on ose montrer qu’une relation père-fils coûte un bras, là nous disons merci !

Bon ou alors, si vous êtes allergique aux Jedïs, allez plutôt vers un bon western, n’importe lequel, et vous percevrez ainsi toute l’ambivalence de ces cow-boys qui tentent de faire bonne figure.

L’Impermanence du Goût  

Retrouver le goût perdu des tomates ou celui de la terre ou celui des terres perdues. Retrouver le goût de la vie plutôt. Uniquement  des figures féminines dans cet émouvant court – évidemment réalisé par une femme, Eva Neidlinger – où le spectateur déambule dans un joli jardin et voyage entre l’Allemagne et l’Italie.

© SQPLCM – Baptiste Chanat

Mais alors, pourquoi ne pas poursuivre son voyage vers une contrée encore plus lointaine ? La destination, c’est  l’Inde où c’est le déjeuner qui se perd au gré des déambulations des porteurs.

Ici aussi, il est question du goût de la vie . Laissez -vous gagner par l’indéniable charme de The Lunch-Box.

Sur la Tombe de mon Père

Bien qu’il soit proposé dans un programme F ( courts français), on part de nouveau ailleurs, dans un petit village qui semble au milieu de nulle part au Maroc, ici retour à une terre perdue pour un marocain qui vivait en France. Toute la petite famille l’accompagne pour assister aux funérailles et non, justement assister aux funérailles est souvent interdit aux femmes dans les pays musulmans.  Elles seraient incapables de ne pas manifester leur peine de manière bruyante. C’était sans compter la ténacité de la petite Maïne … Vous saurez sûrement pleurer discrètement en regardant ce film au thème universel.

Et si vous complétiez alors votre session cinéma par une autre petite fille têtue Wadjda qui elle veut faire du vélo en Arabie Saoudite ? Et oui, ça aussi, elle ne peut pas.

Ce film est le premier réalisé par une Saoudienne, une femme donc comme Jawahine Zentar, celle du  court. Vous avez dû changer le changement de plume…

De nos envoyé.es spéciaux,

DalyFax, Madame B’ et le Sur lieutenant la Riflette