Cult of OccultPour commencer, mettons rapidement les choses au point : tu t’en seras douté rien qu’en découvrant ce joli petit nom sans équivoque aucune, CULT OF OCCULT n’est pas vraiment un groupe qui fait dans la dentelle, l’orfèvrerie ou qui travaillerait gratos pour l’établissement durable de bonnes relations entre voisins. Non, ce groupe lyonnais est le fier adepte d’un metal dégueulasse et vicieux, aussi lent que lourd et aussi poisseux que torturé. Une musique qui ne peut s’écouter que très fort, la tête dans les enceintes si tu veux, jusqu’à la nausée, terrassé par ce qu’il convient bien d’appeler un magma sonore grouillant et suintant. La conscience dans le mal, comme disait le poète.

Cult of OccultAh oui… je m’apprête donc à te causer de la musique du Diable (et non pas de poésie). Cet abominable metal qui en général fait fuir 95 % de la population. Sauf qu’ici tout est encore pire que dans tes pires cauchemars : Cult Of Occult joue ce que les exégètes appellent du doom mais un doom enveloppé de sludge c’est-à-dire que le résultat est d’une cruauté qui pourtant à ses inconditionnels et ses adorateurs. Doom ? Comprends par là camarade que la musique de Cult Of Occult est trèèèèèès lente. Sludge ? Comprends également que cette musique est surtout très, très, sale. Une petite explication lexicale nécessaire pour que tu puisses t’y retrouver un peu, surtout qu’en matière de metal ce ne sont pas les étiquettes et les codes musicaux qui manquent. Justement, Cult Of Occult est allé jusqu’au bout de ces fameux codes et les a immolés en place publique sur un premier album sans titre publié en 2011 chez Dethroned records (puis réédité par Hammerheart records en 2012). Semblant surgir de nulle part, le groupe avait opté pour le parti-pris de pousser les potards à fond et de systématiquement bloquer les vumètres dans le rouge. Chaque coup de cymbale donnait envie de hurler, chaque riff reléguait le principe de la fission thermo-nucléaire au rang de pet anecdotique et il se dégageait de ce disque maléfique – il s’en dégage toujours – une odeur persistante de malaise et de viande froide.

Cult of Occult2013 a été l’année du deuxième album pour Cult Of Occult. Nos quatre garçons, toujours autant armés de mauvaises intentions, n’ont cependant pas opté pour les facilités de la redite. Hic Est Domus Diaboli est un album disposant d’un son plus lisible, moins charognard mais qui gagne en ampleur conquérante et quasi-tellurique ce qu’il a perdu en cradeur malfaisante. L’évolution est également palpable du côté de l’effort de composition qui bénéficie d’un soin accru. Autrement dit, les six titres de cet album sont juste les meilleurs que Cult Of Occult ait jamais composés et ils arrivent presque à faire oublier la violence sonore premier degré du premier album tout en allant bien au delà question défouraillage terroriste et exhibition de tripailles à l’air libre. Bon, une nouvelle fois tu devras sans doute m’excuser pour ce langage un rien barbare et sanguinolent mais je te rappelle à toutes fins utiles que je te parle toujours de metal et que Cult Of Occult est à l’heure actuelle l’un des meilleurs représentants de la chose dans notre petit hexagone. Si au contraire tu es adepte de pentagramme, d’excès de lourdeur et de gras, de riffs plombés qui font mal, d’alcool fort (très important) et de furie musicale, Hic Est Domus Diaboli est vraiment fait pour toi. Et je te laisse découvrir par toi-même Magna Eripe, sublime dernier titre de l’album, un poisson violent de plus de dix-sept minutes servi par un riff énorme et en forme de leitmotiv aussi incontournable qu’obsédant.

Cult of OccultHic Est Domus Diaboli est publié par Totalrust records , un label basé à Jérusalem la furieuse. Les Cult Of Occult seront également en concert ce samedi 14 décembre au Trokson (110 montée de la Grande Côte, Lyon 1er) en compagnie de Drawers, encore un groupe qui promet. Ce concert est une programmation Decibel For Us , une orga dont je ne peux que t’inciter à suivre les activités, si tu es amateur de hardcore, de punk, de metal ainsi que de toutes les musiques possibles et imaginables que la jeunesse sonique et autres détraqués du bulbe ont cru bon d’inventer en mélangeant à qui mieux-mieux les différents éléments de cette sainte trinité.

 

Hazam.

Cult Of Occult – Hic Est Domus Diaboli

Cult Of Occult – selt titled