a-trois-sur-un-scooter-7 1À priori, l’équation est simple, mais c’est mieux avec les deux doigts dans la prise : caisse claire & charley + grosse caisse & ride + telecaster & orange head + jazz bass & ampeg + dingo & tambourine = cave humide, 120 dB, smog et promiscuité. Nothing else !


Bonjour chez vous,

Et bienvenue entre les niveaux 9 et 10 du bouton volume de votre amplificateur. « & if it’s too loud, perhaps it’s because you’re too old ». Alors surtout n’y allons pas par quatre chemins, puisque l’objectif avoué de cette chronique est bien « de passer à toute vitesse les moments de notre vie ». Et à Vienne que pourra (désolé). Mais c’est bien le long du Rhône en direction gallo-romaine du sud, que ça va se passer et dès demain soir, samedi 22 novembre, avec le concert tsunamique annoncé de Future Of The Left ! Un groupe originaire de Cardiff qui nous avait complètement retourné il y a déjà quatre ans au Clacson à Oullins, avec sa noïse barrée et sans concessions. Son univers musical ultra tendu mais parfaitement maîtrisé, oscillant entre la subtilité post punk et l’énergie du hard core mid tempo.

Un quartet qui a de plus la saine habitude de lâcher complètement les rênes sur scène, notamment via son chanteur guitariste, sûrement adorable au demeurant, mais véritablement excité et surmotivé en situation. Puissance et sauvagerie, intelligence et mur du son. Franchement un concert à ne pas manquer. Et ce, d’autant que Future of the Left sera épaulé entre autres par Cobra et Les Olivensteins

Concernant ces derniers, j’avoue que je n’imaginais pas les voir un jour sur les planches, sachant qu’ils chantaient déjà «  je suis fier de ne rien faire, fier de ne savoir rien faire  » lors de la première vague punk française, en 1978… Reste le mythe, que l’on reforme à l’occasion, à l’instar de Métal Urbain, un soir de Trans Musicales. Sans savoir ce que cela peut donner aujourd’hui, j’ai simplement envie de croire que les héros du peuple sont immortels, comme nous le rappellent à l’occasion Warum Joe, après 30 ans de carrière dans l’underground hexagonal. Un concert qui plus est organisé par la Locomysic dans le cadre du festival Authentiks Hors les Murs et qui se tiendra au 30 avenue du Général Leclerc ce samedi soir à Vienne. Escale très prisée par les oies sauvages comme chacun sait…

a-trois-sur-un-scooter-7 2À peine le temps de reprendre son souffle et voilà que décembre pointera le bout de son nez avec sa ribambelle de festivités pour bigots en mal de reconnaissance… Ok, j’exagère un peu, mais souvent ça fait du bien par où ça passe. Il n’empêche que les païens dans mon genre auront également de quoi se mettre sous la dent, avec deux autres rendez-vous triés sur le mode démoniaque-ment votre.

Le premier aura lieu dans une péniche sur les quais du Rhône (l’Ayers Boat) qui devrait sévèrement tanguer pour l’occasion. Bass Drum Of Death et The Hi-Lites y partageront effectivement la scène le mardi 2 décembre.
Les Hi-Lites sont du cru, n’existent pas depuis longtemps, mais leurs quelques prestations (Ninkasi, Sol FM etc.) ont déjà convaincu les adeptes de garage punk 2.0 que le quartet n’est pas là pour enfiler les perles. Leur petit coté Hot Snakes dans les cordes et leur chanteur qui a des allures de Lux Interior ne sont de surcroît vraiment pas faits pour nous déplaire… À voir !

a-trois-sur-un-scooter-7 3Concernant Bass Drum Of Death, je dirais volontiers que c’est la bonne surprise US depuis quatre ans et trois albums, entre garage, pop punk et grunge lo-fi. Un mélange parfois détonnant et surtout carrément entraînant. Avec certes des tubes comme si il en pleuvait, mais en version lo-fi grâce à un chant qui souvent déraille, et des riffs de guitare Pixies-esques qui vous rentrent dans le lard. Un groupe que nous avions également pu découvrir au Clacson… Et à ce moment-là de la chronique, je me dis simplement que c’est dans le lard (voire dans le Buffet, désolé bis) du maire d’Oullins qu’il nous faudrait méchamment rentrer. Mais c’est une autre histoire…

Qui nous permet néanmoins de dériver vers une autre péniche, mais cette fois-ci sur la Saône, pour le retour de Lydia Lunch au Sonic le 22 décembre avec Big Sexy Noise, et avec beaucoup de détermination comme à son habitude. Voici d’ailleurs ce qu’elle répondait il y a quelques années lorsque je lui demandais si elle considérait toujours son microphone comme l’arme absolue : « Assurément, c’est une arme contre la suffisance… Un outil amplificateur dont je me sers quand je pratique l’art d’hypnotiser les masses. Une extension chromée, un filtre d’argent au bout de ma langue ! ».
La grande prêtresse de la No Wave new-yorkaise, depuis exilée à Barcelone, a ainsi toujours été adepte d’un parler cru sans équivalent, notamment en matière de féminisme combatif. Un peu à la manière de l’Ange de la Vengeance d’Abel Ferrara. Là encore, un concert qui devrait vous sortir de l’ordinaire, juste avant la grand-messe de minuit. Amen.


Et à bon entendeur…

Laurent Zine