Déclaration universelle des droits de l’homme : Article 13
Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État.
Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Ces deux lignes existent bel et bien dans la Déclaration des Droits de l’homme, à laquelle « le peuple français proclame solennellement son attachement », selon le Préambule de la Constitution de 1958. A voir la chasse aux Roms et autres déliciosetés du moment, on a l’impression que Debré et consorts ont voulu nous léguer une bonne blague de mauvais goût, bien cynique…
Alors quand la chroniqueuse zébrée, un peu tristoune de l’air ambiant lit ceci dans un dossier de presse : « Le festival Migrant’scène choisit de fêter les migrations (…) et remet à l’honneur l’hospitalité comme fondement de notre société et de notre rapport à l’autre quel qu’il soit », elle trouve que c’est succulent, que c’est exquis, que c’est bon !
« Fêter les migrations » ça donne presque le frisson ! Et justement, dès le premier soir du festival, au CCO c’est « Bal poussière » ! Des manifestations dès 17h30 où les celles et ceux qui ont des zébrons pourront aller écouter des contes et faire jouer les dits zébrons. Une installation vidéo Les Marcheuses de Laurence Loutre-Barbier, qui « choisit de donner une présence poétique à ses femmes migrantes qui marchent ». Après le spectacle de danse / théâtre : Foliage, première escale qui s’inspire des » événements de l’été 2013 dans le camp de Roms de Vaulx-en Velin « , on pourra déguster un bon repas concocté par… la Coopérative du Zèbre ! Et enfin donc, le bal poussière, où le Trio Salimata, Ibrahim et Karim va nous « amener à danser en toute liberté ».
La suite de la semaine est toute aussi riche : cabaret poétique au Périscope , les expositions Cartes mentales, Migrantes et du cinéma : Moi, ma famille rom et Woody Allen au Lavoir Public , du ciné débat au Centre d’animation Saint-Jean, des lectures à la Librairie Point d’encrage (Vaise)… Lyon et Villeurbanne sont investis, et il y en a pour tous les goûts… Que vous ne vouliez pas descendre de la colline qui travaillait, ou que, habitant Mermoz, le métro D vous effraie, le festival est là… juste à côté de chez vous.
La journée de clôture se tiendra à la salle Genton, avec le spectacle Du silence aux cris du Théâtre du Grabuge suivi d’un spectacle jeune public, Le cheval de Saint Nicolas, où nous pourrons emmener les zébrons âgés d’au moins six ans suivre l’histoire de Winky, petite Shagaïenne débarquant en Hollande. Enfin, à 17h, Par-delà les montagnes , récital de Salah Gaoua et Alaoua Idir, dans lequel chants de femmes et chants d’exil, feront un vibrant écho au pari du festival Migrant’scène : « défendre, conjointement, les droits des femmes et ceux des étrangers ».
Emma Ravot
Festival Migrant’scène Regards croisés sur la migration au féminin du 23 novembre au 1er décembre Lyon – Villeurbanne. Pour en savoir plus http://www.festivalmigrantscene.org