Écrans Mixtes i am Divine !

Divine

Divine, la plus belle femme du monde, personnage hors norme, sexy, monstrueuse et terrifiante c’est la folie à l’état pure, mixant les extrêmes. Du grand spectacle burlesque, mais pas seulement. L’héroïne « bigger than life » osait les actes les plus improbables dans l’Amérique libérée du puritanisme des années 70. Premier affront aux bonnes consciences, presque au lendemain du drame, farce trash réalisée en 16mm, le délirant Eat Your Make up. Waters filme Divine déguisée en Jackie Kennedy, roulant sur le capot arrière de sa voiture et reconstitue l’assassinat du président. S’attaquant avec plaisir la bourgeoisie bien pensante, l’extrême droite conservatrice et religieuse, comme la censure omniprésente. Mais c’est aussi un rendez-vous avec l’étrange, le sexe, le mélange, le baroque et l’étonnant. Cinéma punk qui n’a eu de cesse d’aller contre la dictature du bon goût et des bonnes mœurs, révolutionnant la culture pop. Cracher sur le normatif, l’image du corps, l’identité de genre, la sexualité, et les idées préconçues de la beauté.

Actrice, chanteuse disco, et drag queen, Divine tient son surnom du réalisateur John Waters, originaire de Baltimore, et qui lui donne ses premiers rôles au cinéma. Inconditionnel de Russ Meyer et de Herschell Gordon Lewis (réalisateur gore de Blood Feast), mateurs de « films cochons qui se passent dans des prisons pour femmes« . Waters s’improvise réalisateur dès l’adolescence. Elle tourne dans ses classiques trash que sont Polyester, Hairspray ou encore Pink Flamingos. Un air de snuff movie selon Water. « Un peu comme si quelqu’un s’était planqué dans les bois pour mal filmer toutes ces scènes. D’ailleurs, beaucoup ont cru qu’on vivait dans une caravane, que tout était vrai, que nous étions comme ça, que Divine était recherchée pour meurtre. Les gens avaient carrément peur de nous à la sortie du film, alors que tout était très écrit en fait. »

Jeffrey Schwarz propose le portrait du plus fameux travesti américain qui, de 1966 à 1988, incarne son personnage dans 12 moyens et surtout longs métrages, Pink Flamingos (1972) étant la pièce de résistance. Bel hommage, un peu classique, à travers une biographie agrémentée d’entretiens précieux (la famille de Divine, ses amis de Baltimore, sa première petite amie, ses agents, et évidemment Waters en personne). Les documents rares sont multiples, des sources audio et vidéo, et des photos incroyables, retravaillées pour une exploitation la plus proche possible de la haute définition contemporaine.
Un clin d’oeil , c’est bien Divine qui est à l’origine du tube You Think You’Re A Man,la reprise sympa signée The Vaselines semble parfois plus connue, ironie quand tu me tiens je te largue !!

Le Festival Écrans Mixtes investit une nouvelle fois pour notre plus grand plaisir, une dizaine de lieux sur Lyon : cinémas, bibliothèques municipales, le Lavoir Public pour des soirées détonantes, le Goethe Institut. Festival LGBT destiné à tous les publics. Les festivités débuteront mercredi 5 mars au Comœdia, par l’Avant-Première du film « I am Divine », pour se clore une semaine plus tard le mardi 11 mars, avec Bambi à l’Institut Lumière !
Le lendemain c’est les Frères Lumières, deux frangins à l’allure clownesque qui nous entraînent avec intelligence dans une série de numéros à la fois drôles, étranges et poétiques .Cabaret inspiré du cinéma muet burlesque, de la BD et de l’humour anglo-saxon au Lavoir Publique ! Mais la semaine du festival n’est pas terminée, loin de là !
Le 8 mars only the women, six séances qui seront proposées par le festival, pour un marathon féministe, sur quatre lieux : deux documentaires, deux classiques, deux avants premières et une conférence sur l’homosexualité féminine au cinéma. La journée marathon débutera dès 11h du matin pour se clore tard dans la nuit, par une soirée La Paillette, retour au source, au mythique dance-floor de l’ex Opera Mundi !

Une semaine ou vous pourrez peut être me voir comme John Waters dans la saison 8 des Simpson. Présenté comme un dingue de « kitscheries » en tous genres, il conduit une décapotable à l’intérieur précieusement zébré. Yep les p’tits loups, je vous laisse avec Divine, live at the haciendas 1983 ( full version ). I am divine, j’aimerais !

 

Laurie Fabulous

FESTIVAL ÉCRANS MIXTES du 5 au 11 mars pour en savoir plus www.festival-em.org

Journal Le Zèbre