« Ce monde ne sent pas très bon, mais c’est celui où l’on vit »
(Raymond Chandler)
« Nos politiques, aux sourires Hollywood Chewing-gum et aux dents longues, aux mains blanches et aux mots qui puent, jouent avec le feu. Car indirectement, en entretenant la haine, les amalgames et les fantasmes, il y a des expressions qui sont susceptibles de tuer plus lentement : des « assistants murderers » selon le titre de la nouvelle de Dashiell Hammet. »
Voila ce qu’écrivait Philippe Corcuff en septembre 2005, suite aux déclarations incendiaires de P. de Villiers et de N. Sarkozy, quant à une soi-disant « islamisation progressive de la société française » et des banlieues qu’il fallait désormais « nettoyer au karcher »…
Et l’on sait malheureusement ce qu’il advint deux mois plus tard dans ces mêmes banlieues françaises montrées ainsi du doigt. Les professionnels de la communication « politique » (voire marketing et médias de masse) entretenant volontairement un climat délétère (pour être poli) à des fins bassement électorales.
Et si il est démontré que depuis Kyoto, on entend souvent parler de « changements climatiques » ; je ne suis néanmoins pas certain qu’en l’espèce, les choses aient vraiment évolué ?
C’est une question que nous nous ferons justement un plaisir de poser à Philippe Corcuff ce jeudi 28 novembre à la Coopérative du Zèbre !
Maître de conférences à Science-Po, co-fondateur de l’Uni Pop de Lyon et chroniqueur au Zèbre (!) à ses heures perdues, il viendra également nous présenter son dernier ouvrage : Polars, Philosophie et Critique Sociale , paru à la rentrée chez Textuel. Un livre dans lequel il éclaire sous un angle neuf, les possibles interpénétrations entre Philosophie, Sociologie Critique et Roman Noir américain. Et c’est bien sûr un programme alléchant, avec David Goodis en hors-d’œuvre et Dennis Lehane en plat de résistance, pour ne citer qu’eux. Un livre qui nous servira ainsi de base pour cuisiner son auteur le jour j, sachant que vous serez bien évidemment invités à participer aux échanges.
Et pour le goût, je ne résiste pas à vous en livrer quelques lignes :
« Les romans sélectionnés traînent tous, à doses variables, un aigre parfum de pourriture généralisée. Leurs anti-héros sont abîmés par l’existence dans des univers déréglés… »
Ou bien : « Dans le baiser, il y a peut-être une des expériences humaines de quelque chose comme l’éternité, transcendant nos doutes dans la relativité de brefs moments de nos existences. »
Sachez en outre que la deuxième partie du bouquin est constitué d’un recueil de toutes les chroniques « Phil Noir » écrites pour le Zèbre depuis huit ans ; des chroniques incisives que je vous invite à lire derechef, tant elles m’apparaissent comme un moyen approprié pour décrypter « l’actualité », à travers le prisme du roman noir.
Et décrypter, chers « camarades », c’est quasiment devenu une obligation lorsque l’on considère un temps soit peu, la véritable fuite en avant du débat politique actuel.
« Ce monde ne sent pas très bon, mais c’est celui où l’on vit »
Coopérative du Zèbre : Rencontres avec Philippe Corcuff et les chroniqueurs du Zèbre jeudi 28 novembre à partir de 19h. 20h30 » Dans le cochon bio tout est bon » assiettes de cochonnailles maison, animé par DJ Naf-Naf