Exilé depuis des années dans le deep north, Red le coyote alias Rouquin revient à Lyon avec Bodybeat : un trio gravement groove qui entend bien provoquer des déhanchements troublants sur les pistes de danse. Concert attendu ce sur les pentes de la X Rousse. Un quartier qui suinte encore l’allure débonnaire de Red, huit ans après son départ pour Lille…
Forcément. Quand on se remémore par exemple que « l’animal » avait réussi son pari de faire quatre concerts en quatre lieux différents de la colline des Canuts, dans la même soirée hivernale. Et les souvenirs de Red la guitare pérave en bandoulière ne manquent pas si, comme moi accessoirement, vous avez fréquenté tous les lieux de perdition au tournant des années ’90 – 2000 : Red reprenant entièrement un album de Léonard Cohen au Bock House, Red assis en tailleur sur le bar du Pez Ner à 5 du mat’ revisitant les standards du Blues, Red et ses acolytes au Tasse-Livre assurant la bande-son pendant une projection de la demi-finale de Séville ’82. Entre autres images d’un authentique fondu (de Haute Savoie et) de musiques. Avec un grand S.
C’était hier, à mi-chemin sonique entre Tom Waits et les Talking Heads, en passant par le blues du Delta et le folk des pionniers ; Rouquin arpentait alors sans relâche les scènes petites et grandes, avec sa voix de crooner qui nous a souvent remué à l’intérieur.
C’était hier mais c’est bien aujourd’hui qui nous intéresse : le coyote revient manifestement avec la même motivation espiègle, escorté par deux autres rouquins qui semblent avoir lampé des hectolitres de funk macéré dans les seventies. Le Funk, le vrai dira-t-on (http://fr.wikipedia.org/wiki/Funk). Et non pas le R&B feutré des discothèques de l’ennui.
Ainsi, « Bodybeat est né en 2012 à Lille. Un groupe de disco funk futuriste qui peut faire danser et jouer partout, grâce à une structure ultra légère qui tient dans une Clio rebaptisée Beatmobile pour l’occasion ».
Ils auraient eu de toutes les manières quelques difficultés pour garer un tour bus dans la rue Dumenge ; ils auront en revanche aucun mal à vous dérider – corps et âme – tant leur pot-pourri est groovesque ; tant ces gars-là transpirent l’envie de foutre gentiment la zone sur une scène. Et si jamais votre quotidien ne rime pas automatiquement avec funky, il est plus que conseillé d’essayer de suivre ces loustics jusqu’au bout de la nuit.
À bon entendeur…
Bodybeat en concert au Bistro Broc (3 rue Dumenge, Plateau X Rousse) le samedi 5 décembre à 20h .
Bodybeat live in Bruxelles :