Bienvenu.e.s dans le passé, bienvenu.e.s en Dimanchie !

Dixième jour de confinement. On dirait hier et avant-hier…
Ça fait longtemps que les rayons des supermarchés sont pleins, tout le monde s’est fabriqué un nouveau quotidien, a repéré les lieux et les horaires pour faire des courses tranquille, où faire de la gym à la maison, les types de visio-conférences pour déjeuner en famille ou entre ami.e.s ou même les deux.
Du côté du front médical, c’est encore bien moche. Normal, il faut au moins quinze jours de confinement strict pour ralentir la propagation du virus. L’édition de Bergame du Corriere della Sera présentait hier 11 pages d’avis de décès, ce doit être la même chose aujourd’hui…
Voilà. Sinon on s’ennuie souvent, alors on lit les blagues qu’on reçoit, puis on les partage. Ça fait une espèce d’historique de l’humour de pandémie ou, à l’inverse, ça fait une histoire de la pandémie à travers l’évolution des blagues qui circulent.
Au tout début, il y a un siècle peut-être, ça blaguait sur le Chinois. Puis quand ça s’est rapproché, la peur montant, ça a commencé à blaguer sur le virus, sur sa contagion, genre on se serre plus la main mais on continue à trinquer.
Avec les premières mesures, une déferlante autour de la pénurie, pâtes, PQ, masques… Voilà, ça, c’était il y a une semaine…
Les blagues qui arrivent seront (enfin étaient) autour du confinement.
Une première série sur le thème des moyens de s’enfuir avec, en grande vedette, le chien ! Eh oui, pour avoir le droit de sortir, rien de tel qu’un chien. Donc, chien épuisé, chien à louer, chiens qu’on fait boire énormément… Une belle vague aussi autour de la mesure du mètre : l’un engueule ses poules parce que trop collées, l’autre sort avec une protection en carton…
Puis un peu plus tard des blagues assez poétiques autour de l’évasion, des vidéos ou des photos qui font croire qu’on est ailleurs, dans des îles, en avion…
Puis, et on en est à peu près là, un retour sur le confinement. Astuces pour marcher à la maison (liquide vaisselle, eau par terre puis on glisse dessus), on se prépare pour aller se promener… dans la cuisine, on devient fou, on boit, on fume…
À dire vrai, j’ai l’impression que les Français ont vite appris des Italiens et que l’évolution des blagues va plus vite. Par contre, je ne comprends toujours pas pourquoi leur gouvernement, non !
Par exemple, on sait depuis l’expérience italienne – je vous l’avais signalé mais c’est à croire les centristes-libéraux ne lisent pas mes articles – que si l’on ne souhaite pas que le virus se répande dans tout le pays, on ne laisse pas le temps suffisant entre une annonce et son effet pour que les gens puissent s’enfuir et aller porter la mort dans des régions où le système hospitalier s’est fait défoncer par les politiques libérales de ces trente dernières années.
L’humour plus fort que l’ENA ! Je le savais qu’on aurait dû élire Coluche président, lui qui braconnait ses blagues au comptoir des bistrots, il aurait eu l’humilité de regarder ailleurs pour voir comment ça se passe…

Sur-lieutenant La Riflette sur le chemin du retour d’un voyage spatio-temporel ; votre réalité commence à se rapprocher de la mienne.