Shield Your Eyes

Shield Your Eyes

SHIELD YOUR EYES est tout simplement le meilleur groupe du monde. Je ne dis pas ça parce que ces anglais ont décidé de choisir quelques unes de mes photos pour illustrer la pochette de leur tout nouvel album mais bien parce que l’album en question, intitulé Reach, apporte une nouvelle fois la preuve éclatante du génie de ces trois garçons. Oui, rien que ça.

Évidemment, on va affirmer ici ou là que je ne suis pas très objectif, que déontologiquement parlant cette chronique de disque commence vraiment très mal et que je ne peux forcément que dire beaucoup (trop) de bien d’un groupe qui en plus a un jour poussé la gentillesse jusqu’à faire spécialement sérigraphier des t-shirts « Shield Your Eyes » à la taille de mes filles – les bichettes. Je devrais donc quelque chose à Stef, Henri et Dan, les remercier ainsi d’une façon ou d’une autre… Vous vous en foutez un peu/beaucoup de ma vie ? Et bien tant mieux ! Parce que moi, précisément, je me fous complètement de toute déontologie et surtout, si je ne dois qu’une seule chose à Shield Your Eyes, c’est uniquement le bonheur d’avoir un jour découvert un groupe vraiment unique et de me rouler passionnément/à la folie par terre à chaque fois que j’écoute un de ses nouveaux enregistrements.

Reach est donc le cinquième album du trio. Un disque qui marque une nouvelle étape dans l’évolution de la musique de Shield Your Eyes. Le groupe n’a certes jamais été très orthodoxe : déjà, à l’époque de son premier LP sans titre (2008), les trois Shield Your Eyes avaient une façon toute particulière de concasser leur noise-rock psychédélique mais toujours rehaussé selon quelques préceptes arithmétiques bien sentis. Du chaos, de la sueur mais aussi et surtout des mélodies de chant tordues, souvent à la limite de la justesse et un feeling qui n’a fait que prendre de l’ampleur au fur et à mesure des années et des albums.

Shield Your Eyes

Shield Your Eyes

Ce feeling c’est celui du blues, ce blues que les groupes anglais des sixties avaient pris un malin plaisir à dynamiter et ce n’est vraiment pas un hasard si aujourd’hui Shield Your Eyes reprend sur scène I’m So Glad (popularisé en son temps par Cream mais adapté de Skip James) ou le Young Man Blues de Mose Allison dont les Who avaient fait un de leurs hymnes au point de le placer en ouverture du célébrissime Live At Leeds. Avec des références aussi imposantes qu’incontournables Shield Your Eyes arrive cependant à glisser son grain de sel dans la turbine à émotions : sur Reach, album volontairement bancal et joyeusement bricolé, le bouillon sonique des débuts a simplement laissé plus de place à cette crasse blues-rock inimitable sans que l’effervescence du trio ne se retrouve cantonnée à de la vulgaire musique de pub. Aux côtés de brûlots sensibles tels que Flown, Ward Off Evil Spirits ou Fold, les Shield Your Eyes provoquent l’intime sur des titres plus introspectifs (Doubt, Ljubljana) mais surtout s’offrent le luxe d’accoucher d’une de leurs plus belles chansons à ce jour (le très aérien et définitivement incontournable Faith In Love) et d’inviter l’auditeur sur un ultime voyage intersidéral et sidérant (Cry Of Tin). A se rouler par terre, je vous dis.

Pour fêter la parution de Reach Shield Your Eyes a décidé d’entreprendre une énième tournée européenne, une tournée qui bien évidemment passera par Lyon. Ce sera donc l’occasion de vérifier une nouvelle fois que Shield Your Eyes excelle également sur une scène : cela se passera le vendredi 29 novembre à 20 heures pétantes et à la Triperie en compagnie des Torticoli qui en profiteront pour célébrer leur split album avec Chevignon, un disque publié un peu plus tôt cette année par Bigoût records (qui organise aussi ce concert, rien n’arrêtera ces jeunes gens). La Triperie ça se trouve au 22 rue Imbert-Colomès, Lyon 1er et il ne vous en coûtera que 5 €uros pour assister à ce concert – plus un €uros d’adhésion au lieu si vous n’y avez encore jamais mis les pieds.

Hazam.

Shield Your Eyes :

Torticoli :