One, two, three, four.
Who’s punk ?
What’s the score ?

19 mai de je ne sais plus quelle année : Un vrai bonheur cette orga.

Plusieurs personnes d’assos ou groupes différents se sont regroupés pour organiser ce concert. Un peu de Grrrnd Zero, un peu de Bigoût, un peu de Veuves SS, un peu de moi-même. A part Bigoût, tout le monde est présent pour participer à l’orga du concert de Forgetters, le nouveau groupe de Blake Schwarzenbach, de Jawbreaker, Jets to Brazil, puisqu’il faut toujours tout préciser… Bigout eux, sont à donf’ sur Silent Front (ils les ont fait jouer 7 fois depuis !!), et on été suffisamment cools pour laisser cette multi orga incruster Forgetters. Un grand moment pour moi que cette rencontre avec Blake Schwarzenbach… J’ai mis un moment (nota bene : j’écris ça en 2015…) avant de me décider à écrire un truc là-dessus parce que, juste un article, c’est étrange, ça fait tellement… journaliste. C’est tellement casse gueule. Et puis, les interviews traitées comme des articles, avec quelques phrases du groupe entre guillemets, en italique, y’a rien de plus horrible… Là, comme  d’hab, je me sentais pas de faire une interview, timidité ? Orga à faire ? Pas envie de faire chier ? etc. Tant de raisons valables ou pas pour passer à côté d’une interview intéressante… mais en même temps, c’est tellement agréable de discuter simplement de tout et n’importe quoi avec Blake Schwartzenbach que ce serait dommage de gâcher ce plaisir…

J’arrive vers 17h au Grrrnd Zero Gerland avec un peu de bouffe et l’envie d’être occupé toute la soirée à gérer ce concert, 17h c’est le début de la balance de Forgetters. Nickel. Tout de suite, la magie opère, des morceaux que je n’ai jamais entendu, mais qui me paraissent si familiers… putain, mais quelle classe ce bonhomme ! C’est difficile d’aborder naturellement les gens des groupes qu’on aime bien, surtout quand on fait parti d’une orga immense… mais bon, en passant devant Blake (appelons-le Blake, hein !), je ne résiste pas à lui demander :

– Pourquoi tu t’accordes après la balance ?

– ah bah, je change mes cordes tous les jours après la balance, parce que je transpire beaucoup des doigts et tous les jours à la balance, mes cordes sont toutes rouillées, donc je les change après… ça me coûte une fortune !

– J’ai vu que vous veniez de tourner avec Street Eaters aux états unis…

– Ah, tu les connais ?

– Oui, on a fait jouer John avec Fleshies y’a quelques années, puis Triclops ! Et on est toujours en contact…

(c’était donc avant leur trois tournées européennes en 2012, 2015 et 2017)

– C’était super, c’est vraiment des gens avec qui c’est agréable de tourner. Quand ils sont fatigués, ils vont juste se coucher…

– Mais, tu habites toujours à Oakland ou par là bas ?

– Non, non, ça fait un moment que j’habite à New York maintenant.. »

– Et… tu fais quoi là bas? Tu bosses?

– Ouais, je bosse dans un bar, je sers des bières toute la journée… des bières du monde entier, c’est pas mal… mais il me semble qu’on en a une de Lyon !

– Oh nan, ne me dis pas que vous vendez de la bière du Ninkasi ?!

– Quoi ?

– Ninkasi. N.I.N.K.A.S.I

– Ah non, c’est pas ça… désolé, ça me reviendra peut être plus tard…

Plus tard, justement, au moment où la salle se remplie bien, Blake me demande gentiment, si je peux lui trouver un peu d’herbe pour après le concert. Je lui explique que je ne fume pas d’herbe (si, si, c’est vrai !!) mais que ce sera sûrement possible de trouver quelqu’un qui sera ravi de partager un pétard avec lui… Je vais tout de suite voir Junior de Boxing Elena (en 2017, il joue dans Zero Gain) pour lui dire que Blake Schwarzenbach cherche de l’herbe, sachant qu’il est fan absolu de Blake Schwarzenbach depuis toujours (il m’a même dit que c’était le plus beau jour de sa vie en rentrant dans la salle !). Junior, emballé, me répond que bien sur il va trouver quelque chose mais qu’il n’a rien, mais que bien sur il va trouver. Le concert se passe. Torticoli font leur premier concert si je me souviens bien. Je suis aux
entrées pendant Sport, Pendant Torticoli aussi d’ailleurs. Je suis au bar pendant Silent Front. Bref, je fais tout pour être dispo pour le concert de Forgetters, et je suis très attentif, et quel bon concert ! Quel bon gars ce Blake !! Quel compositeur, quel chanteur, quel guitariste, quel chanteur guitariste !! Bon, je vous la fais courte mais on a parlé à nouveau après le concert, il m’a dit qu’il allait discuter avec son ami Nico (Junior de Boxing Elena !!), m’a dit que tout ce qu’il possédait était sa guitare, (j’aurais cru qu’avec un contrat bien juteux chez Geffen, les membres de Jawbreaker avaient pu s’acheter des maisons et des grosses bagnoles, mais apparemment, non…), qu’il a de la famille en Suisse (aaaaah ok… Schwarzenbach, d’accord !!), en fin de soirée, le gros du public parti, c’est même lui qui sert les bières au bar !! Un monsieur, j’vous dis.

Quelques mois plus tard, c’est Damien de Bigoût qui est allé à New York, il s’est retrouvé par hasard dans le bar où bosse Blake, et bien vous savez quoi ? Il l’a reconnu, lui a payé des coups. Alors que Damien, lui tout ce qu’il voulait c’était se faire payer des coups par le bassiste de Silent Front dans un pub anglais, à la limite…

Il s’en fout de Blake Schwarzenbach !

mai 2017:  Forgetters n’étant plus, après quelques dates en solo un peu foireuses, apparemment des galères de thunes… et bien, à la surprise générale, ou au moins la mienne, Blake retrouvera ses compagnons de JAWBREAKER pour un concert de reformation unique, au Riot Fest de Chicago en septembre. Jawbreaker a laissé une trace indélébile sur un paquet de gens, ils ont fait énormément parler d’eux lorsqu’ils ont signé chez Geffen en 1995 ou un truc comme ça, pour sortir « Dear you ». Beaucoup de gens, qui globalement, mettent peut-être trop d’espoir, d’affect, d’amour ou je ne sais quoi dans leurs choix musicaux ont très très mal vécu ce choix de « carrière ». Vous voulez une anecdote croustillante ? Olympia, la prétentieuse, faisait déjà preuve d’imagination à l’époque (pour le pire et le meilleur…) et le public était bien présent quand Jawbreaker sont venus y jouer après leur trahison, leur coup de poignard dans le dos. Bah, justement, en parlant de dos, c’est tout ce que les membres de Jawbreaker ont vu ce soir là à Olympia. Les gens ont regardé tous les groupes, puis pour leurs idoles décevantes, ils sont restés écouter le concert, mais le dos tourné. Histoire vraie. Triste mais vraie. Je ne révèlerais pas mes sources, bien évidement, car je fais preuve de sérieux, mais bon revenons à nos chères reformations, non ?

Les reformations, comme ça, sans trop réfléchir, je suis plutôt contre. Mais j’imagine que tous les groupes ont toutes les meilleures raisons du monde pour le faire… argent, trucs personnels à régler, trucs personnels à régler avec les membres du groupe, manque de reconnaissance etc. Ah bah, à propos de manque de reconnaissance… Si tout le monde s’intéressait aux projets des ex-membres de ses groupes préférés, toutes ces reformations n’auraient, peut être, pas lieu d’être ? Par exemple, dans le cas présent, il aurait fallut s’intéresser aux Jets To Brazil, ou plus récemment aux Forgetters… Mais que voulez vous ? On préfèrerait voir les Dead Kennedys que Jello Biaffra and the Guantanamo machin, Black Flag que Chuck Dukowski Sextet, les Minutemen que Mike Watt and the Missingmen, The Make up plutôt que Chain and the Gang, Circle Jerks plutôt que Zander Schloss… Mais encore pire que tout : on ne les écoute même pas.

ps : mention spéciale à Ismaël, la seule personne a m’avoir fait remarquer la présence de cette phrase sur l’affiche: « you’ll be lucky if you’re at Ground Zero »

https://www.youtube.com/watch?time_continue=101&v=4KGzXUmbyiQ

 

Darbi Sex