De retour d’alger, Salah Gaoua nous revient pour une soirée détonnante comme il les aime, mêler sa passion, la musique et la vie, le combat pas toujours facile du mixages des cultures …..

le-crooner-de-la-casbah 1 » Est-ce qu’on dit d’un musulman qu’il joue de la musique islamo-arabe ? Je joue de la musique arabe, un point c’est tout «  racontait Lili Boniche. Dès l’âge de quinze ans ou il animait déjà une émission sur Radio Alger. A la fin des années trente, il introduisait de la rumba, du jazz, et du tango à côté de la musique arabo-andalouse qu’il étudia quelque années auparavant près de Saoud l’Oranais. Il devient une star du music hall avec des succès comme « Alger Alger », « Ana el-ouerka », « Elli yghir », « Ana fil hob », « Et l’on m’appelle l’Oriental » ou « Bambino » de Dalida. Avant que l’indépendance de l’Algérie ne l’arrache aux dédales de sa Casbah et par la même de la scène. Près de trente ans plus tard, Lili Boniche renoue avec la scène et produit deux album entre 1999 et 2003, Ses chansons en « francarabe » fait de nouveau danser plusieurs générations.  Avant de s’envelopper du drapeau algérien au final de son récital au Printemps de Bourges 2000

Salah Gaoua nous décrivait son premier concert hommage à Lili Bonniche, à Alger une ville qui n’avait pas eu souvent l’occasion de le fêter ? J’ai l’impression que ce fut même la 1re fois depuis l’indépendance. Parce que Lili Boniche fait partie de ces artistes (juif, en ce qui le concerne) qui ont été volontairement « oubliés » depuis 62. En dehors du fait que je lui voue une admiration depuis tout gamin, c’est aussi cette portée symbolique qui m’a poussé à relever le défi. Ensuite, revenir à Alger pour chanter l’exil est forcément quelque chose qui me touche profondément. Et travailler entre là-bas et ici, à la réunion de 2 cultures différentes (également en termes d’approche artistique) est d’une richesse inouïe. Il faut enfin savoir que ce projet est né d’une discussion avec le directeur de la Comédie de Valence, où nous effectuerons un concert similaire en mai prochain. Au 1er rang, il y avait des personnes d’un certain âge… Des mamies et des papis installés là 2 heures avant le début du concert, anciens camarades de classe de Lili Boniche… Il y a longtemps que je fais ce métier, mais je crois ne jamais avoir été aussi bouleversé. Et quand, à la fin du set, des jeunes cette fois nous disaient : « Ne nous lâchez pas, revenez ! », là encore il fut difficile de refouler la larme à l’oeil. (…) Disons que dans une Algérie de plus en plus islamiste, nous leur avons apporté une certaine forme d’oxygénation. C’est dit sans prétention aucune et ils nous le rendaient bien !

le-crooner-de-la-casbah 1Deux ans plus tard, Salah Gaoua devenu le « Crooner de la Casbah » le temps de ses spectacles et de ses exils, a réussi l’exercice difficile qu’est l’hommage à un mythe disparu. Il se lance de nouveau dans une aventure, comme il les aime, »Un poète peut-il mourir ? « … dont je vous donne un petit extrait « Juin 2011, Matoub Lounès est toujours vivant. Il est en chacun de nous, il est dans nos rues, sur nos murs. En peintures, en photos, en dessins… Il nourrit chaque jour nos discussions, s’invite dans nos dialogues. Ses chants, sa poésie sont le quotidien de centaines de milliers d’Algériens. Sa voix pleine persiste à « chanter tout haut ce que ses frères pensent tout bas ». Elle demeure. Elle retentit. Nous l’entendons  » Salah Gaoua. Une autre histoire dont nous vous parlerons plus longuement ….

Ce mercredi 24 octobre, il sera entouré de sept musiciens d’horizons géographiques et musicaux divers, des pointures comme l’on dit parfois dans notre langage. »Musiques chaabie et berbère s’entremêlaient aux pleurs du violon ou au son de la guitare électrique et du piano. Une merveille ! » (www.lejourdalgerie.com) ». 
Salah va nous chanter cet esprit d’ouverture et de tolérance, le symbole de cette fraternité qui prouvent que juifs et musulmans, laïques et tutti quanti peuvent vivre en harmonie. salute, azul, salam, shalom …

 

Franck Bonnéric

 

SALAH GAOUA concert hommage à LILI BONICHE
Mercredi 24 oct. à 20h, 5€ sur réservation salle Genton, MJC laënnec-mermoz, 21 rue genton, Lyon 8 Prudence les amis la salle est de 150 places il serait prudent de réserver.
Vous pourrez retrouver SALAH GAOUA dans le cadre de « femmes à la tribune » le samedi 20 à 19h.  » chants par delà les montagnes » avec Alawa Idir au luth et guitare… (Un nouveau spectacle musical ou des chants traditionnel de Kabylie se mêle au sonorités folk bleues) Salle Genton, MJC laënnec-mermoz, 21 rue genton, Lyon 8