couv-f31b0Riad Sattouf… Il me fait rire depuis ses chroniques de terrasse, parues dans Charlie Hebdo il y a une quinzaine d’années déjà. Et quand j’ai appris qu’il était fan de métal, j’ai ri encore plus fort. Son amour immodéré du « reign in blood » de Slayer ne pouvant être que, à mon sens tout du moins, la preuve d’un cosmopolitisme salvateur sinon… certain.

Dans cet ouvrage* (le tome 2 restant à suivre), Sattouf expose sa naissance et sa prime enfance entre Paris, Libye, Syrie, Bretagne et…Syrie. Fruit d’une union mixte, il scénarise ainsi ses souvenirs de la manière la plus acerbe qu’il soit.

Rare descendant légitime du « Fluide Glacial », il se joue de scènes pathétiques, tendres et cruelles pour dessiner au plus près une époque ou le Moyen Orient et… le Bloc de l’Est pouvaient encore prétendre à embrigader vos/nos chères têtes blondes…

sattoufint1-1fd0fMais attention, si vous lisez L’arabe du futur sans avoir aucune idée de qui est ce Héros du 21eme siècle, issu de l’imagination revêche de l’auteur : l’homo brutalus, Thee (hu)Man aka Pascal Brutal. Vous perdrez un peu du sens de l’humour d’un Desproges de la BD !
(Eût il été rédacteur à Minute, avant de s’en gausser… pas Sattouf, pas moi, pas toi : Desproges).

Quoi !!! Tu ne savais pas pour Desproges, tu ne connais pas Pascal Brutal ?! Quoi qu’il en soit, ne rate pas ce moment de franche rigolade. Sachant que cette lecture te servira également comme un manuel de survie dans la France prochaine. Tu verras…
Et tu ne diras pas que je ne t’avais pas prévenu espèce de bébé shit !

Allez… bisous !

 

Zohra la Rousse

 


* Au début de la bande dessinée, son père refuse un poste de professeur à Oxford pour aller en Libye. Il emmène sa mère, une Bretonne qu’il a rencontrée à la Sorbonne, au pays de Mouammar Kadhafi . Riad Sattouf nous décris ainsi son arrivé.
« Quand nous sommes arrivés en Libye, on a été accueillis par un homme qui est venu nous donner une maison. Donc on arrive dans une espèce de maison qui tombait un peu en ruine. L’homme nous laisse sur place, mais mon père lui dit : ‘mais tu ne m’as pas donné les clés, mon frère’ ? Le type lui répond : ‘mais il n’y a pas de clé, tu fermes juste le loquet. Il n’y a pas de propriété privée, tu n’as pas le droit de posséder ta maison’. Alors mon père nous emmène pour faire un petit tour de quartier et de nous montrer l’université. Le temps qu’on revienne, il y avait toute une famille qui s’était installée dans notre maison et qui avait sorti tous nos bagages devant la porte. Ils nous expliquent que la maison était vide et qu’il n’y avait personne et qu’ils se sont installés. Mon père dit : ‘je vais aller voir les flics’. Et un homme répond : ‘pas la peine je suis policier’. C’est ce genre d’anecdote que je raconte dans le livre. »
« Mon récit n’est pas neutre. Il est forcément subjectif, mais je n’aime pas le commentaire qui appuie l’action. La bande dessinée est un moyen de m’en passer. Je peux parler de mon livre, mais je suis très mauvais quand il s’agit de géopolitique. Je raconte une histoire intime, quotidienne, d’une famille. C’est pour ça que je refuse de répondre aux questions d’actualité. Pourtant, je comprends bien qu’on me les pose, avec ce livre
. »

 

L’arabe du Futur
Une Jeunesse au Moyen Orient (1978-1984)
Riad Sattouf / Allary Éditions
L’auteur sera à la librairie Vivement Dimanche , 4 Rue du Chariot d’Or, 69004 Lyon, ce jeudi 25 sept à 19h
http://www.riadsattouf.com


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