jay_jay-_lfabulous1-4ac3cPour certains le Chet Baker du Nord, d’autres le « Patrick Modiano d’une rue des boutiques obscures acide-jazz noir et blanc », en toute franchise plutôt une sorte d’Elvis électro-acoustique des années 90 avec pour influences musicales : Michel Legrand, Françoise Hardy et… Aphex Twin ! « La mélodie, la voix et les paroles, c’est ce qui fait l’essence de mon travail. C’est ma façon de m’exprimer !  »

Je l’avoue, j’adore les « loosers » amoureux.

C’est tellement bon ! Un survivant de la race romantique, version blank câlin tatoué blues en pleine frontale, yep ! Et pourtant Jay-Jay n’est pas vraiment un nouveau venu, même s’il est devenu la coqueluche de la presse branchée en 1997 avec l’album Whiskey, mêlant jazz vocal et trip-hop. Précédant de peu  » Tattoo  » (1998) puis  » Poison  » (2000) devenu un classique. Il compose sa première bande-originale pour le film  » La Confusion des Genres  » (2001) , et créé l’installation  » Cosmodrome « , il sortit  » Antenna  » (2002), électro minimaliste, puis le dansant  » Rush  » (2005). En 2009, Johanson sort  » Self-Portrait  » ainsi que sa seconde bande originale de film pour  » La Troisième Partie du Monde « .
Un tournant son précédent album  » Spellbound  » (2011) et le morceau Dilemma, ici, http://vimeo.com/20529755 morceau jazzy aux inflexions vaudous. Comme il l’explique.  » Au cours des précédentes années, j’avais construit tant de mes compositions à partir d’idées épurées et minimalistes que le fait de réintroduire toutes ces percussions et ces batteries dans le studio m’a donné envie de m’atteler immédiatement au prochain album en laissant une intensité plus forte le traverser « .

jay_jay-_lfabulous2-933d1Dry Bones, n°6 découvre qu’il est aussi le n°1

À sa manière, un peu givrée au propre et au figuré, Jay-Jay Johanson nous décrit la création  » Dry Bones « , premier titre de son dernier album dans un interview parut sur pop-new .
Cette reprise des Delta Rythm Boys, est aussi,( est ce un hasard ?) la chanson qu’on retrouve dans l’épisode final de la série le Prisonnier avec Patrick McGoohan, épisode entièrement dédié à la folie, le N°6 découvre qu’il est aussi le N°1.
 » Dry Bones  » une chanson que son père avait sur un vieux vinyl. Les premiers enregistrements doivent dater des années 1920, et la version que son père jouait, datait peut-être des années 40. Pendant une pause café dans le studio, il appuie sur  » rec  » et  » play  » et chante quatre fois sur quatre pistes différentes, avec quatre voix différentes.
Mais laissons le raconter :  » quand les gars sont revenus, je leur ai dit :  » Écoutez ce que j’ai fait ! « , et ils ont dit :  » Oh, c’est très très cool, tu devrais le mettre sur l’album  » ; je leur ai répondu que je n’étais pas sûr, donc on l’a joué pour les gens du label qui ont trouvé ça très cool aussi.  » Dilemna  » et une grande partie de  » Spellbound  » trouvent leur inspiration dans le vaudou de la Nouvelle-Orléans, et finalement  » Dry Bones  » est aussi lié à ça en quelque sorte, c’est une histoire un peu macabre avec des squelettes, ça peut rappeler ce que j’ai fait auparavant aussi. Donc je me suis dit :  » OK, ça fera une respiration dans l’album.  » Cinq chansons vraiment pop, une pause, et on reprend le fil des morceaux pop. « 
Pure roots, quoi ! Souvent imité dans le registre  » électro spleen jazzy « , jamais égalé.

Le pire, c’est quand tu n’es plus là au réveil !

De son vrai nom Jäje, 44 ans, de Trollhättan au pays de Moberg (génie d’Insomnie) un bon compagnon de route au pays des tristes. La dégaine à melon en pochette bien névrosée, comme le titre du dernier opuscule : Cockroach (blatte) ou certaine brides de ses textes. Couverture, inspirée, de la photo de Kafka au chapeau melon, prise dans un bordel d’ailleurs. Comme Kafka personnage aux multiples facettes, mi jazz mi électro, mi amoureux mi désespéré, one step beyond, à mardi les canards boîteux de la vie …

 

Winter Camp Festival Jay Jay Johanson + Orval Carlos Sibelius mardi 10 décembre 2013 / 20h30 / 11/13/15 € ÉPICERIE MODERNE http://www.epiceriemoderne.com/

* tes cinq albums du moment ? En ce moment, j’écoute King Krule (et sous son pseudo Edgar The Beatmaker), l’incroyable mbv de My Bloody Valentine. Comme d’habitude, j’écoute les Cocteau Twins, en ce moment The Moon And The Melodies. J’attend également le dernier Sébastien Tellier et Goldfrapp.