Deux boules vanilles

Deux boules vanilles

On doit au label Humanist records une poignée de très beaux disques (publiés en vinyle uniquement) de la part d’artistes aussi singuliers, par exemple, que Chelsea Wolfe ou (((Witxes)))). Humanist records aime également organiser des concerts et s’est associé à SK records pour proposer en ce mois de juin 2014 le Humanist SK Festival , laboratoire musical multi-formats réunissant artistes confirmés et nouveaux venus, musiciens extrémistes et autres défricheurs ouverts d’esprits. Le genre de manifestation qui remplit mon cœur de joie parce qu’elle permet de voir des musiciens trop rares sur scène et d’en découvrir autant d’autres. L’aventure qui continue.

La spécificité du Humanist SK Festival c’est aussi de se dérouler sur deux villes : Paris et Lyon. Pour la partie parisienne, je suis déjà largement en retard puisque les concerts y ont démarré le 12 juin avec des musiciens et groupes tels que Yann Gourdon, France, Girl Band, Prophet, Saaad, Daniel Bachman, Sathönay, Ensemble Economique, j’en passe et des meilleurs… Par contre deux soirées sont encore prévues et, avec celle du mardi 17 juin au Point Ephémère (200 quai de Valmy, Paris 10ème), on frise l’inratable et l’exceptionnel : il y aura d’abord un solo du géant de la contrebasse William Parker (sideman éclairé de Peter Brötzmann ou de David S. Ware mais surtout maitre d’œuvre incomparable de ses propres destinées, sa discographie est réellement exemplaire) ; suivra un duo tout en imagination du guitariste Jean-François Pauvros et de la harpiste Hélène Breschand – oui il sera question d’improvisation mais également et surtout de confrontation et d’échange, pour le meilleur. Dernière date du Humanist SK Festival sur Paris, la Mécanique Ondulatoire (8 passage Thiéré, Paris 11ème) accueillera le 18 juin une soirée pop lo-fi et garage avec Shantih Shantih, Travel Check et Beat Mark : une programmation qui n’a que peu de rapports avec celle de la veille au Point Ephémère et qui prouve bien aux frileux et autres rachitiques du bulbe qu’en matière de musiques, le pluriel est ici effectivement synonyme de pluralité.

Sida

Sida

Mais passons à la programmation lyonnaise. Celle-ci a on ne peut mieux débuté le 26 mai dernier avec un concert en avant-première au Sonic , concert pendant lequel les quatre filles de Massicot, adeptes du couperet no-wave et lo-fi à l’aide d’un violon aussi minimaliste que central, ont littéralement hypnotisé le public avec leur musique dadaïste et affutée. On espère donc que la suite du programme sera aussi réussie que cette enivrante entrée en matière. La suite c’est tout d’abord ce concert du vendredi 20 juin qui se déroulera dans un lieu secret. Non, il ne faut absolument pas avoir peur, « lieu secret » ne signifiant en aucune façon coupe-gorge ou Halle Tony Garnier et pour connaitre le lieu exact de ce concert tout comme pour réserver sa place, il est impératif de contacter le festival à l’adresse mail suivante : contact@hskfestival.com . Un tout petit effort qui permettra d’écouter et/ou de découvrir le doudouk magique de Hraïr Hratchian, la pop noisy de François Virot, le folklore égéen revisité de Sex, Drugs & Rebetiko, de regarder les passionnants films musicaux de Vincent Moon et de goûter aux breuvages tanniques et racés proposés par Wine & Noise .

Le dernier jour de la partie lyonnaise du Humanist SK Festival ne sera pas des moindres. Hébergés par le Périscope (13 rue Delandine, Lyon 2ème), les concerts verront se succéder le samedi 21 juin une cohorte de jeunes gens aussi mal intentionnés que bien décidé de faire sa fête à la musique et à cette misérable institution du solstice d’été à la gloire de la joie collective et limonadière. Au programme : Infecticide (aussi punk que synthétique mais désaxé dans tous les cas, avec parfois une petite pointe de Suicide en prime) ; Deux boules Vanille, génial duo de batteurs en marcel et déclenchant des sons synthétiques cheapos pour un résultat entre zook-metal, techno-musette et variété avariée ; Sida, une bande de terroristes garage et punk, dotés de belles chevelures flamboyantes et d’un son ordurier et grésillant (ce qui n’est absolument pas incompatible, bien au contraire) ; Sheik Anorak que l’on ne présente plus mais si tu insistes va donc lire par là www.lezebre.info/sheik-anorak.html ; enfin, Commando Koko qui fera danser les foules avec sa musique électronique bricolée et minimaliste… pour une fois qu’il y aura quelque chose de réellement intéressant à faire en ce sacro-saint jour de la fête de la musique, profitons-en.

 

Hazam.