Question musiques aventureuses, innovatrices et impétueuses, le constat est malheureusement facile à faire pour Lyon et son agglomération : l’amateur n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent . Uniquement quelques concerts éparpillés dans des lieux associatifs exigus, dans des caves inconfortables de bars ou perdus au milieu de la programmation de petites salles obligées malgré tout de se plier aux exigences économiques, ce qui laisse peu de place à la passion. Mais que c’est triste une grande ville même pas foutue de se doter d’un lieu dédié à l’underground !
Une salle de taille modeste (disons entre 300 et 500 places) capable d’accueillir des groupes et des musiciens sortant des sentiers battus et affirmer ainsi ses différences dans le seul et unique but de les faire partager. Dans ces conditions on ne peut que s’émerveiller de la capacité de résistance de la culture et des musiques déviantes et underground, éternels parents pauvres de la vie culturelle lyonnaise. De squat en squat et de relogement improbable en éloignement stratégique aux confins de la ville, le collectif GRRRND ZERO veut pourtant encore y croire. Malgré les difficultés, les coups bas et l’hypocrisie des élus locaux, ces activistes rêvent toujours d’un lieu répondant à leurs exigences musicales mais aussi à leur éthique économique et leur mode de fonctionnement.
Un an après la fermeture du site de Grrrnd Zero à Gerland il semblait plus que nécessaire de faire le point sur une belle aventure. Voici donc une longue interview militante avec quelques représentants du collectif Grrrnd Zero.
Pour commencer est-ce que vous pourriez faire un bref rappel historique de ce qu’est Grrrnd Zero, dans quel contexte le collectif s’est-il formé, quels étaient alors ses objectifs et quels sont-ils aujourd’hui ?
Difficile de revenir sur dix ans d’histoire mais Grrrnd Zero aura effectivement dix ans cette année puisque l’aventure a commencé en septembre 2004 avec un premier squat [rue Clément Marot à Gerland] monté par des gens lassés de l’absence de lieux sur Lyon ou après la fermeture de lieux dits historiques tels que le Pezner et le Kafé Myzik : les problèmes s’enchainaient et il fallait faire quelque chose. Après cette première action fédératrice entre des acteurs locaux, des gens venus d’ailleurs, des habitués des squats et des organisateurs de concerts en manque de salle adéquate, Grrrnd Zero a ouvert des négociations avec les pouvoirs publics pour occuper un lieu vide et inutilisé afin d’en faire quelque chose de constructif et non pas le laisser bêtement pourrir. Le but était donc de trouver un endroit pour un collectif réunissant musiciens, activistes et associations ; un endroit pour des activités de jour avec des bureaux et des ateliers divers et une salle de concerts le soir. Et avec aussi des locaux de répétitions pour les groupes. La principale revendication de Grrrnd Zero a toujours été d’obtenir un lieu comme ça, un lieu « pérenne », même si nous n’aimons pas trop ce mot, ou en tout les cas un lieu stable pour pallier aux fermetures de salles plus ou moins alternatives les années précédentes et à l’arrêt brutal de chouettes projets musicaux.

Daniel Higgs
Mais quels sont les grands principes directeurs de Grrrnd Zero ? Sans vouloir paraitre sectaire il me semble que le collectif défend certaines musiques et surtout une certaine façon d’organiser des concerts, d’envisager la musique et de la faire partager…
On a souvent eu du mal à l’exprimer simplement mais il est évident que Grrrnd Zero revendique le DIY [do-it-yourself c’est-à-dire « fais le toi-même »] et que nous avons toujours voulu réunir des gens qui ne voulaient pas d’une économie basée sur le profit et le commerce de la musique. Ce qui implique la nécessité d’occuper un bâtiment public vide afin de réduire les coûts et donc de pouvoir assumer et assurer le côté non commercial de notre démarche. Pas de profit, pas de business plan ni de campagne de pub et pas de professionnalisation. Sans être naïfs à outrances (car on nous a souvent qualifiés de bisounours), nous voulons par passion défendre des projets non commerciaux qui nous semblent intéressants. En évitant les lourdeurs imposées par la contrainte économique on a ainsi pu organiser un nombre incroyable de concerts.
Cette façon de fonctionner est en même temps extrêmement transversale, elle s’applique à des styles de musiques très différents les uns des autres. Je me rappelle de concerts organisés à Grrrnd Zero avec cinq groupes ou musiciens et ça pouvait changer de style à chaque fois…
C’est effectivement intimement lié à notre façon de fonctionner : beaucoup de choses que l’on aime en matière de musiques fonctionnent d’office dans le cadre du DIY. D’un autre côté on veut faire découvrir des groupes et des musiques différentes à des gens qui ne débarquent pas forcément en convaincus. Les musiques que nous aimons sont souvent qualifiées de « bizarres » ou d’« expérimentales » mais elles sont surtout défendues par un petit comité de personnes et nous voulons toujours élargir ce cercle. C’est en tous les cas notre but aujourd’hui et au sein d’un même concert on peut trouver des groupes plus fédérateurs et au milieu des groupes plus décalés. Donner envie aux gens de creuser par eux-mêmes dans une ou plusieurs directions que nous leur aurons montrées. Et agir sur la notion de curiosité pour attirer les gens, c’est-à-dire les inciter à aller à un concert à Grrrnd même s’ils ne connaissent pas exactement ce dont il s’agit.
C’est pour cette raison également que le prix des places de concerts est volontairement bas à Grrrnd Zero ?
Oui, de même que le prix des consommations au bar reste modéré, que l’on peut même apporter sa propre boisson et que l’on ne refuse jamais l’entrée à quelqu’un à qui il manque un ou deux €uros pour payer sa place. En plus à une époque nous faisions tellement de concerts [jusqu’à quatre par semaine !] que cela pouvait aussi permettre à quelqu’un d’assister à deux ou trois soirées sans se ruiner, en faisant fi de la contrainte économique. Nous avons fini par avoir des habitués qui revenaient tout le temps. Faire des tarifs au plus bas et proposer un maximum de prix libres [i.e. donner ce que l’on peut et ce que l’on veut à l’entrée] nous semble important, nous ne voulons pas que le prix d’un concert soit un élément bloquant et empêche d’aller voir un concert à Grrrnd Zero et de découvrir des nouveaux groupes. On a toujours loué Grrrnd Zero pour une somme symbolique aux orgas qui nous le demandaient afin de juste couvrir nos frais d’entretien du bâtiment ; de même la recette du bar – et bien sûr les entrées – revient aux organisateurs des concerts et pas à Grrrnd Zero. D’où les prix des places toujours bas. Tu ne peux pas non plus organiser un concert hyper ciblé ou pseudo sélectif avec un prix d’entrée trop cher. C’est mieux d’avoir plus de gens qui payent moins que moins de gens qui payent plus, la musique c’est fait pour être partagée avec le plus grand nombre.

Headwar
D’où l’importance d’avoir un lieu gratuit ou à très moindres frais. Pourtant il y a un an le Grrrnd Zero que la plupart des gens ont connu [rue Pré-Gaudry à Gerland] a définitivement fermé ses portes après l’épisode du hangar des usines Brossette, un épisode presque en forme de baroud d’honneur. Depuis Grrrnd Zero n’a plus de lieu de vie.
Cet épisode du hangar a été un gros coup de poker pour nous. Lorsqu’il a été clair que nous ne devions plus organiser de concerts dans la salle du bas de Grrrnd Gerland nous avons proposé aux pouvoirs publics d’investir une partie des usines Brossette juste à côté et surtout de mettre ce hangar aux normes afin de pouvoir accueillir légalement des concerts pendant quatre mois supplémentaires. C’était démontrer aux pouvoirs publics que nous pouvions le faire et donc retourner leurs arguments : nous pouvions encore exister, tout simplement.
Les pouvoirs locaux ont malgré tout fait le forcing pour que Gerland ferme mais les bâtiments sont toujours là, j’y suis passé il y a moins de quinze jours. Où était donc l’urgence de vous faire partir ?
Maintenant il y a un permis de démolir d’affiché… C’est comme dans toutes les grandes villes : on t’explique qu’il y a un projet urbain d’ampleur, que les aménageurs sont déjà dans les starting-blocks, que les forages et les travaux vont démarrer demain et qu’il faut vider les lieux rapidement. On t’explique aussi qu’il s’agit d’un projet urbain concerté, qu’il va y avoir des logements sociaux donc on est à la limite de la culpabilisation. Toi en tant que collectif associatif tu n’as aucune visibilité là-dessus donc tu es obligé de croire ce que l’on te raconte et d’obtempérer. Voir le bâtiment de Grrrnd Gerland encore debout nous fait dire que l’on aurait pu nous donner plus de temps, que l’on aurait pu techniquement y rester pour continuer à organiser des concerts, avoir un sursis et ainsi faire le lien avec le nouveau lieu.
Parlons donc de ce nouveau lieu. Lorsque Grrrnd Zero a quitté Gerland on vous a donc promis autre chose ?
Les négociations pour ce nouveau lieu ont commencé bien avant la fin de Gerland en avril 2013 : deux ans de négociations et de recherches de sites qui auraient pu nous convenir. On nous a finalement proposé un bâtiment désaffecté sur Vaulx-en-Velin, avenue de Bohlen. Un bâtiment où tout est à faire, dans un état pas possible mais on nous a proposé également un financement pour remettre le lieu en état.

L’Ocelle Mare
Vous avez eu des propositions concrètes, par écrit ?
La proposition était : la jouissance d’un bâtiment de 2000 m² pendant cinq ans, sans loyer et avec une aide de 300 000 €uros pour son aménagement et tout remettre aux normes. 300 000 €uros cela peut paraitre énorme mais pour 2000 m² c’est vraiment rien. Reconstruire une vraie salle, une vraie structure et de vrais locaux demande au départ plus d’argent que ce que l’on nous a proposé : à titre de comparaison Les Tanneries à Dijon vont être relogées dans un lieu assez similaire et de même taille et la subvention allouée par la mairie de Dijon pour les travaux est de 1.2 millions d’Euros ! A Dijon c’est la mairie qui conduit les travaux alors que nous nous sérions maitres d’œuvres.
Alors pourquoi un an après ces promesses les travaux n’ont-ils toujours pas commencé ?
La ville de Lyon nous a semble-t-il proposé cette solution de remplacement parce qu’elle avait le couteau sous la gorge mais aujourd’hui il est évident que le dossier était mal ficelé : le montage est quand même particulier : nous sommes relogés par la ville de Lyon dans un bâtiment qui est situé sur Vaulx-en-Velin et qui appartient au Grand Lyon ! Que le maire de Lyon et la président du Grand Lyon soit la même personne n’a rien changé parce que toutes les autorisations n’avaient pas été demandées, etc. Pour démarrer les travaux de manière légale il nous faut signer une convention or celle-ci n’est toujours pas prête parce que les différents partenaires ne se sont toujours pas mis d’accord entre eux, pour des raisons que nous avons découvertes bien plus tard.
Donc aujourd’hui vous n’avez toujours pas signé de convention d’occupation de ce nouveau lieu ? Avez-vous malgré tout touché une subvention ?
Non, pas de convention. Question subvention nous avons par contre touché quelque chose. Là où c’est complètement ubuesque c’est que nous avons eu une notice d’intention détaillant les conditions de notre relogement et un courrier de l’adjoint à la culture de la mairie de Lyon, Georges Képénékian, qui dit en gros « Grrrnd Zero va être relogé à cette adresse » mais ne s’engageant pas clairement sur les conditions décrites par la notice d’intention. Du coup la subvention de 300 000 €uros ça a toujours été du off, d’autant plus qu’un montant pareil doit forcément être voté par le conseil municipal. Nous avons malgré tout reçu une première partie de la subvention [un tiers soit 100 000 €uros] qui est arrivée parce qu’il y a eu un vote lors d’une réunion du conseil municipal de la ville de Lyon en novembre 2013. Nous avions eu des doutes sur le montant de la subvention dès le mois de septembre lorsqu’on a commencé à nous parler d’un financement échelonné, ce qui n’était absolument pas prévu au départ. Bref, il y a donc eu délibération du conseil municipal, une délibération spécifique et surtout publique, mais d’un autre côté nous n’avons donc toujours pas de convention de mise à disposition du lieu ou de bail !
Si je résume bien vous pourriez commencer les travaux mais vous ne pouvez pas le faire sans autorisation ou convention ?
Tout à fait. Nous avons fait tout le travail en amont, avec des professionnels et des architectes et nous sommes prêts. Cela fait un an que nous attendons mais nous avons fini par découvrir que les éléments inclus dans la notice d’intention de la ville de Lyon ne sont pas aussi garantis que cela. Pour être clair le Grand Lyon réclame finalement un loyer. Ce qui explique que la convention n’est toujours pas prête : il y a en quelque sorte négociations entre la ville de Lyon et le Grand Lyon mais nous n’avons découvert la nature de ce blocage que récemment. Mais pourquoi payer un loyer pour un bâtiment jusqu’ici en friche ?
L’ironie est que nous avons également appris que le maire de Lyon et président du Grand Lyon aurait rendu un arbitrage stipulant qu’il n’y aurait pas de loyer à payer pour que Grrrnd Zero occupe Bohlen. Les justifications que l’on nous donne maintenant pour ce loyer se rapportent aux restrictions budgétaires actuelles et à la nécessité pour les collectivités locales de trouver toujours plus de financement. Le Grand Lyon veut louer ce bien pour des raisons purement économiques. On nous a parlé d’un loyer de 50 000 €uros à l’année. Mais une collectivité de communes peut-elle réclamer un loyer pour un bâtiment qui est à l’abandon depuis des années et que Grrrnd Zero se propose de faire enfin revivre ? Sans compter que toutes ces hésitations nous ont fait perdre un an et que sur les cinq initialement prévus il ne nous en reste déjà plus que quatre.
Avez-vous demandé à pouvoir occuper Bohlen plus que les cinq années prévues ?
La Direction des Affaires Cultuelles avec qui nous négocions principalement nous explique que le quartier n’est concerné par un quelconque projet urbain à moyen terme mais nous explique également qu’elle n’a aucun pouvoir sur le foncier qui dépend uniquement du Grand Lyon. Tout ce que nous pourrions obtenir serait un bail de quatre ans plus éventuellement une année supplémentaire avec des conditions ultra strictes de départ du lieu après cette période c’est-à-dire sans possibilité de renégocier une rallonge. La convention telle qu’elle se dessine actuellement impliquerait une sorte de couperet : au bout de cinq ans Grrrnd Zero doit s’en aller, ce qui nous parait totalement inacceptable. Pourquoi se lancer dans un tel chantier si c’est pour partir aussi vite ? C’est comme si les pouvoirs publics prévoyaient déjà la façon dont ils vont avoir à se débarrasser de nous sans avoir de comptes à nous rendre.
Est-ce que vous craignez la création de Lyon Métropole en 2015 ? Je pense que vous allez sûrement changer d’interlocuteurs et passer du Grand Lyon à…
Mais nous n’avons pas d’interlocuteurs ! Tout est fait pour mettre le plus de distance possible entre le collectif Grrrnd Zero et le propriétaire du bâtiment de l’avenue Bohlen. Pour nous le message est clair : « ce que vous faites ne nous intéresse pas, ne nous concerne pas et surtout ne nous arrange pas ». On nous fait également savoir que le Grand Lyon n’a pas de compétences culturelles… la seule chose qui les intéresse ce sont les « évènements » qui rayonnent internationalement, la poudre aux yeux comme le fête des Lumières, les Nuits Sonores ou les grands salons.
Il me semble que malgré l’absence de convention Grrrnd Zero a annoncé le début des travaux avenue de Bohlen pour le mois d’Avril…
On ne peut plus attendre, on ne peut plus tourner en rond. Les concerts hors les murs chez les autres, l’absence de bureaux et de locaux de répétitions pour les groupes ça suffit. Nous ne voulons pas perdre une année de plus et continuer avec un projet dématérialisé. Sans compter que le chantier va être long, on a peut-être une année entière de travaux devant nous, en travaillant par tranches afin de rendre le lieu de plus en plus exploitable. Nous préparons ce chantier depuis tellement de mois que nous n’en pouvons plus de mariner dans notre jus. C’est aussi une façon de montrer qu’il n’y a plus d’échappatoire et de faire comprendre aux pouvoirs publics qu’il faut qu’ils prennent enfin des décisions et surtout qu’ils tiennent leurs promesses, qu’ils légalisent notre projet. Nous ne voulons pas être les victimes de ce qui pourrait être une stratégie d’essoufflement de la part des collectivités locales. Pourquoi certains projets aboutissent-ils et pas d’autres ? Pourquoi différents services de différentes administrations arrivent-ils à se mettre d’accord sur certains sujets mais pas sur tous ? Est-ce parce que certains projets ont suffisamment été approuvés en haut lieu et pas les autres ? Il nous semble que ce n’est pas comme si une mélasse totale régnait sur toute la ville et que personne n’arrivait jamais à rien : par exemple les Nuits Sonores arrivent parfaitement à faire leur festival. Et puis c’est énervant de voir tout le temps brandir une certaine complexité administrative et en même temps de se faire expliquer qu’un arbitrage de quelqu’un de bien placé comme le maire de Lyon et président du Grand Lyon arrangerait définitivement les choses. C’est extrêmement contradictoire et pervers.
Oui mais cela confirmerait le côté autocratique du pouvoir exercé par le maire de Lyon. Depuis quelques semaines je vois des affiches d’informations sur la situation actuelle de Grrrnd Zero fleurir sur les murs de Lyon. Pourquoi faites-vous cela ? Avez-vous peur que l’on vous oublie ?
Nous ne voulons pas que nos négociations avec les pouvoirs publics soient perçues comme un processus opaque. Nous n’aimons pas les secrets et nous voulons que tout soit connu, surtout toutes les contradictions dont nous venons de parler car nous pensons que sur le terrain de l’argumentaire et de la rhétorique les gens qui nous suivent comme les autres peuvent comprendre que nous méritons de gagner face aux pouvoirs publics. C’est aussi une façon de mettre en débat et sur la place publique ce que fait le collectif.
C’est peut-être un vœu pieux de croire qu’en détaillant une situation absurde elle va devenir rationnelle mais il y a aussi de ça. Et puis coller des affiches c’est notre truc, nous ne sommes pas des animaux politiques ou médiatiques habitués à réclamer des soutiens en réunions publiques. Cette communication sur papier c’est vraiment notre façon à nous de procéder et cela permet de poser de jalons, de concrétiser un historique des négociations que personne ne pourra ensuite remettre en question en prétendant que les choses se sont passées différemment. C’est de la transparence. Enfin cela nous permettra aussi peut-être de recruter des bonnes volontés pour le chantier de l’avenue de Bohlen.
Et, pour finir, cette campagne d’affichage détaille également les revendications actuelles du collectif Grrrnd Zero : pouvez-vous les résumer ?
C’est très simple : le lieu maintenant c’est-à-dire la signature sans délai d’une convention d’occupation du bâtiment de l’avenue de Bohlen à Vaulx-en-Velin ; du temps c’est-à-dire la possibilité d’utiliser le site en question pour une période de cinq ans minium voire beaucoup plus ; refus de tout loyer car nous pensons que tout bâtiment public inutilisé doit être attribué à des collectifs non marchands et qu’une collectivité locale ne devrait pas faire de profit avec ; nous ne voulons pas non plus que la mairie de Lyon paye un loyer au Grand Lyon au nom de Grrrnd Zero : ce serait évidemment mal utiliser de l’argent public qui pourrait servir ailleurs, pour Grrrnd Zero ou pour tout autre projet culturel.