gaffer-fest 1Personne ne pourra dire que la semaine à venir n’est pas chargée question concerts et musiques pour public exigeant mais un tantinet ouvert d’esprit : pour mémoire Grrrnd Zero fêtera son neuvième anniversaire puis ce sera au tour de Zëro d’investir le Sonic alors que la quinzième édition du Riddim Festival débutera officiellement le 10 octobre avec un concert de Ventura (toujours au Sonic )…

Mais, puisque en matière de musique(s) il s’agit avant toute chose d’une question d’affect voire d’affectif viscéral, on hurlera sans honte notre passion et on prétendra sans rougir que l’incontournable, le truc à ne surtout pas rater dans les jours à venir, n’est autre que la quatrième édition du GAFFER FEST qui se tiendra au Périscope les 10, 11 et 12 octobre.

gaffer-fest 2Gaffer records existe depuis maintenant près de dix ans et, comme presque tous les labels do-it-yourself, a d’abord eu pour vocation de publier les disques des propres groupes du patron avant de rapidement s’ouvrir à d’autres. On sait bien que les liens d’amitiés et les rencontres sont primordiales dans ce genre d’aventures utopistes or Franck Gaffer est allé beaucoup plus loin : les années passant et les découvertes musicales aidant, le catalogue de Gaffer records s’est également et surtout ouvert à d’autres styles musicaux que le rock bruitiste et la noise furibarde et, fort logiquement, le Gaffer Fest, extension primordiale du label, traduit aujourd’hui parfaitement cette envie multiple de musiques.

L’édition 2013 de l’évènement s’annonce même comme la plus passionnante à ce jour parce que définitivement la plus équilibrée. Pourtant le Gaffer Fest a déjà dans le passé accueilli des « pointures » telles que Luc Ex et OffOnOff, AH Kraken, Gilles Laval/Dehors Pythagore !, Sister Iodine, MoHa !, Mats Gustafsson et The Thing, Staer, Yowie, The Pitch ou Marteau Rouge mais cette année, malgré l’absence de réelles têtes d’affiches, on notera une programmation judicieusement cohérente en ce sens que chaque soir propose de piocher tour à tour dans les musiques improvisées, le pipo-bimbo, le noise rock vicieux, la freeture indisciplinée, la no wave dépressive ou l’électro souterraine.

Impossible de tout détailler et de défendre ici chaque nom figurant à l’affiche – ce n’est pourtant pas l’envie qui nous en manque – mais signalons le jeudi 10 octobre le retour de l’extraordinaire saxophoniste anglais Colin Webster alors que le 11 on aura droit à une bonne dose de blues noise cradingue et sexuel grâce à Cougar Discipline (avec des membres de Chevignon, Torticoli et Burne).

Le 11 sera aussi et surtout l’occasion de (re)voir The Ames Room (Jean Luc Guionnet au sax alto, Clayton Thomas à la contrebasse et Will Guthrie, un habitué du festival, à la batterie), soit l’un des plus brillants trios actuels en matière de free jazz mégasonique et incantatoire.

Enfin, le 12 octobre, on notera la présence des excellents électroniciens de Kaumwald et des tortionnaires tourmentés de Judas Donneger , sans oublier Mario Rechtern, grand Yoda parmi tous les Yodas du saxophone bricolé.

Pour finir, précisons que, fidèle à sa réputation d’idéaliste, Franck Gaffer a pour cette année encore maintenu le prix d’entrée à 8 €uros par soir et – encore mieux – le pass pour les trois jours du festival n’est qu’à 20 €uros (ouais c’est la crise). Et pour celles et ceux qui ne sont encore jamais allé(e)s au Périscope : l’adresse est au 13 rue Delandine, Lyon 2ème…

 

Hazam.