VendettaDepuis une vingtaine d’années, une lucrative tendance à la concentration se développe dans le monde de l’édition. Si l’on s’en tient à l’exemple français, le constat est accablant. Les quatre plus grands groupes sont détenus par le marchand d’armes Lagardère (Hachette), le groupe espagnol Planeta (Éditis), la famille catholique traditionaliste Mortagne (Media participation) et le clan Gallimard qui n’en finit plus de phagocyter tous ses concurrents (dernier en date : Flammarion). Du côté des microéditeurs, si la finalité semble moins mercantile, le recours au financement public devient nécessaire, voire naturel, pour boucler les fins de mois difficiles, pour financer une traduction ambitieuse ou pour publier un beau livre.
Sans papiers, pirates, bagnards, historiens, écrivains révolutionnaires surréalistes ou populaires, pamphlétaires, révoltés et militants de tout poil et de toutes nationalités du passé comme du présent se côtoient dans le catalogue de Libertalia. Ces auteurs s’appellent Jack London, Marcus Rediker, Paul Roussenq, Eugène Dieudonné, Sébastien Fontenelle, Flores Magon, Jimmy Gladiator, Thierry Pelletier et bien d’autres…

Depuis 2007, entre vents portants et rudes tempêtes, Libertalia suit le cap de la flibuste éditoriale. Alors qu’un nouveau grain se profile à l’horizon. Le nom claque aux oreilles comme un drapeau pirate, « Nous sommes un peu romantiques (sourires). Les pirates refusant de se laisser exploiter par les armateurs, prenaient possession de leurs bateaux, et créaient une zone autonome temporaire égalitaire et libertaire : salaire identique, capitaine élu et révocable. Nous défendons tout les illégalismes, à l’instar du mouvement des Luddites, ces briseurs de machines en Angleterre au XIXe siècle se définissaient comme des Robins des bois des temps modernes. Tout ce qui permet de faire ravaler la morgue aux puissants nous plaît. La maison d’édition nous ressemble. Libertalia. »

editions-libertalia 2Cliquons de l’œil-souris vers Papie Wikipédia, « la colonie de pirates ainsi nommée aurait existé pendant environ 25 ans à la fin du XVIIe siècle, à Madagascar, sous l’impulsion (notamment) d’un certain Olivier Misson. Ce même Misson que le capitaine Charles Johnson – Daniel Defoe – évoquait ainsi dans son Histoire générale des plus fameux pirate : Misson prit la parole devant tous. « Notre cause est une cause noble, courageuse, juste et limpide : c’est la cause de la liberté. Je vous conseille comme emblème un drapeau blanc portant le mot Liberté ou si vous la préférez, cette devise : Pour Dieu et la liberté. Ce drapeau sera l’emblème de notre infaillible résolution. Les hommes qui sauront prêter une oreille attentive aux cris de : « Liberté, liberté, liberté » en seront les citoyens d’honneur. »

Un livre vendu au prix de 10 euros en librairie ne rapporte que 4 euros à l’éditeur. Il faut en effet déduire la marge du libraire (environ 35 %) et celle du diffuseur (environ 25 %). Les 4 euros restants servent à financer les différents acteurs indispensables à toute publication : droits d’auteur, traduction, graphisme, illustrations, impression, correction, etc. Ces 4 euros sont insuffisants pour les rémunérer correctement et pour pouvoir financer de nouveaux ouvrages. En achetant leur livres sur ce site via leur librairie en ligne, vous reversez la marge des intermédiaires, ce qui rend viable notre politique de prix bas.

Un speech qui a de la gueule. Et qui colle parfaitement à l’état d’esprit de la remuante maison d’édition Libertalia. Qu’on n’aime ou on n’aime elle a le mérite d’exister !
Pour en savoir plus :
L’article d’ Article 11 avec un interview de l’équipe
Le site de Libertaria
Un interview dans le blog le Matricule des aNGES

 

Laurie Fabulous web mix