debut-de-saison 1Les années se suivent et ont une fâcheuse tendance à se ressembler, alors tentons tel un orpailleur zébré, de dénicher quelques pépites théâtrales, parmi d’autres, de ce début de saison . .

« Une Saison au Congo », jouée du 16 au 25 octobre 2013, mis en scène par Christian Schiaretti, propose l’un des quatre textes écrits pour le théâtre d’un des poètes les plus puissants du XXème siècle : Aimé Césaire. On a commémoré, il y a quelque mois, le centenaire de la naissance du poète Martiniquais une commémoration bien silencieuse… Souci d’économie ou volonté de laver l’affront fait à la République, lors de la proposition de Sarkozy de transférer ses cendres au Panthéon ? Donc, sans grandes pompes, pour et par le texte, retrouvons Césaire dans son œuvre !

Prometteuse la saison 2013 – 2014 du TNP ! Parce qu’il y aura de quoi rêver, de quoi penser, de quoi rire… Il y aura des auteurs, des costumes, des décors, de la poésie, du chant, du cirque, des classiques et des contes ! Mais ce qui met l’eau à la bouche quand on tient le programme de la saison entre ses mains, c’est la belle promesse d’avoir du texte ! La double identité du théâtre, genre littéraire et art de la scène est ici revendiquée et c’est bon ! Ces textes contemporains (Wenzel, Joyce, Juliet, Duras…) ou plus classiques (Madame de La Fayette, Racine, Shakespeare), augurent d’une saison où il y en aura pour tous les goûts.

Le Théâtre des Ateliers, en difficulté cette année, toujours pour des raisons de choix de direction, de subventions (oserons-nous parler de chantage à la subvention ???) propose tout de même une belle saison ! Une saison un peu feutrée, beaucoup de comédiens seuls sur scène… Restriction budgétaire oblige. La saison s’est ouverte par le merveilleux spectacle, humain, drôle et touchant de Jean-Claude Bolle-Reddat « Petites histoires stupéfiantes », dont j’ai parlé dans une précédente chronique. Jusqu’au 19 octobre ! Aux Ateliers, de l’intime, du texte, des chants, des voix. Deux surtout, Angélique Ionatos, et Katerina Fotinaki. « Anatoli », leur spectacle présenté du 11 au 13 décembre parle de la Grèce d’aujourd’hui. Peut-être une occasion à ne pas manquer d’oublier en musique et en chansons Merkel, Aube Dorée et l’Union européenne, et de redécouvrir le cœur et l’âme d’un pays souffrant…

Le théâtre permanent s’est installé au Théâtre du point du jour… A voir la façade du lieu : (www.lepointdujour.fr/‎), on se dit que ce théâtre là est dans la ville, au tarif unique à n’en pas croire ses oreilles, (5euros pour tous !), et l’ouverture au public dès le matin pour des ateliers, on se dit que ce théâtre s’adresse enfin ! à tous… Reste la programmation : Molière, Shakespeare, Tchekov et Sophocle… Quatre immenses auteurs de théâtres et bien entendu la fameuse ré-interrogation des grands classiques… On ira voir… en espérant être agréablement surpris !
Au fil de l’eau, on tamisera encore le fleuve théâtral de notre bonne ville de Lyon, et on en extraira encore un peu d’or. Pour le moment : Césaire et Schiaretti, Jean-Claude Bolle-Reddat, Angélique Ionatos aux Ateliers et un petit détour matinal au Point du jour.

Emma Ravot