fantomasok copieBonjour chez vous, les Zébronautes et les Z’autres.

Et bienvenue sur le nouveau site du Zèbre, qui nous procure pêle-mêle plus d’autonomie et plus de visibilité, mais toujours selon une logique Non Domesticable, dont le mot d’ordre serait alors de débrider tous azimuts. Et débrider surtout contre l’air du temps, prisonnier des raccourcis médiatiques et du diktat des agences de com. Qui essayent par exemple de nous faire avaler, que les blondasses qui fourmillent aujourd’hui au FN, seraient un genre de fashionistas ultra tendance… Grazie Grazia !

Débrider quand tout tendrait ainsi à nous (vous) brider à nouveau : le repli identitaire et l’extrême droitisation des esprits, la culture uniforme qui ne rêve que « d’envitrine », le délitement de la pensée et l’abandon du courage en politique, le retour à une espèce de morale religieuse à l’ancienne qui voudrait à jamais figer les esprits et les corps, la gérontocratie et le « c’était mieux avant », qui agissent comme des freins face à toutes les initiatives et alternatives progressistes, visant à la construction du monde de demain. Un monde qui, quoi qu’il arrive, nous appartient. Et qui n’a aucune espèce de raison de s’accrocher au monde d’hier, sauf quand il s’agit de tenir compte des leçons du passé, inscrites dans la mémoire collective. Amen.

Dit comme ça, cela peut paraître un tantinet prétentieux et/ou utopiste, mais le jeu en vaut la chandelle, jusqu’à annihilation de la cire que l’on a devant les yeux et dans les oreilles. Rendez-vous dans quelques années pour voir si nous avons correctement tenu la route et la plume !

Ainsi le Zèbre entame-t-il sa métamorphose de printemps avec une nouvelle rédaction, alors que dans le même temps, la pourtant très catholique Irlande vote « oui » au mariage gay et que la Grèce puis l’Espagne, viennent de faire un pied de nez – via Syriza et Podemos – tant à une certaine idée de l’Europe, qu’à une sempiternelle envie réactionnaire de retour en arrière, généralement annonciatrice d’obscurantisme à gogo.

syrizaGrèce et Espagne, deux pays qui ont bien connu les affres de l’extrême droite au pouvoir – la dictature des colonels en Grèce jusqu’en 1974, le Franquisme en Espagne jusqu’en 1976 – et donc qui savent de quoi il s’agit et font barrage… Qui savent que l’extrême droite n’a jamais eu pour vocation le changement socio-économique ni la « rebellelitude » intellectuelle. Elle fait néanmoins en sorte à ce que beaucoup de monde y croit, en France comme ailleurs en Europe. L’extrême droite qui s’est pourtant historiquement toujours alliée à l’église et au pouvoir économique et financier, afin de préserver l’ordre ancien et non un ordre soi-disant nouveau. Si aujourd’hui, comme dans les années ’30, la droite extrême reprend une partie du discours social de la gauche de la gauche, c’est uniquement à des fins électoralistes et populistes ; certainement pas pour défendre des avancées sociales ou une révolution des idées. Voilà néanmoins que le Populiste flirte aujourd’hui dangereusement avec le Populaire.

Mais revenons aux mouvements justement « populaires » et citoyens Syriza et Podemos, rapidement catalogués par les grands médias comme représentant exclusivement la « gauche radicale », avec l’objectif non feint de réduire leurs opinions à un anti-fascisme primaire et à un anti-européanisme anachronique. Sauf que… ce n’est bien sûr pas aussi simple que ça. Quant à l’anti-fascisme, il n’est certainement pas l’apanage de la seule extrême gauche, quand on se souvient simplement que de redoutables gauchistes tels de Gaulle ou Roosevelt y adhéraient sans se poser trop de questions. Y adhérent également tous ceux, de gauche comme de droite, héritiers dans ce pays et à travers l’Europe, de l’esprit de la résistance.

podemosEt justement, que nous disent finalement celles et ceux qui ont voté plutôt massivement pour Syriza et Podemos – que l’on adhère ou pas à leurs idées – si ce n’est qu’il est possible de résister ? Que l’histoire n’est jamais finie, que son sens n’est pas obligatoire ? Qu’une autre façon de faire est toujours à portée de main ? Que le « malgré nous » est à bannir des vocabulaires ? Qu’el Pueblo unido jamas sera vencido ? Et que les élites, quelles soient politiques, administratives ou financières, n’ont pas forcément la science infuse, sauf concernant l’auto préservation ?!

Sans qu’il soit question de tomber dans un discours anti-système systématique, parfois légitime, mais souvent réducteur. Voire abonné aux théories du complot ; et je vous renvoie à ce propos à l’excellent article de Gus Mulder, paru dans ce même journal en ligne. Niark niark !

Il n’en demeure pas moins, qu’aujourd’hui comme hier, on continue de cultiver l’incompréhension et la peur frénétique sur le terreau de la haine. L’incompréhension face à ce haut fonctionnaire européen a priori cantonné dans sa tour d’ivoire de Bruxelles, et face à cet énarque qui croit savoir à la place des petites gens (qu’il déteste par ailleurs) ce qui est bon pour elles. À trop vouloir négliger les prolétaires de tous pays… on finit par se prendre des gifles électorales.

Quant à la peur, on la décline à toutes les sauces contre l’autre cet étranger ; le trop bronzé qui a le toupet de risquer sa vie pour traverser la Méditerranée en fond de cale voire à la nage, comme le forcément mesquin chef d’entreprise chinois qui mondialise la terre promise…

Débrider, c’est ainsi résister, un tant soit peu. Résister aux raccourcis qui conduisent à l’incompréhension et à la peur. Et débrider, c’est également raconter des histoires. Tout plein d’histoires. Sans frontières entre les histoires. Pour tout décloisonner et donc débrider.

fantomas droiteVous causer autant de science politique que de pure Funky Music, autant de prostitution  que de sociologie des barbelés, autant de gros festivals illuminés que de festivals Underground , autant d’écrivains qui défraient la chronique que d’écrivains qui rament pour se faire publier , autant de Fantazio que de Grrrnd Zéro, autant des affres de l’éducation nationale  que de ceux de l’après Charlie Hebdo , autant de l’Université Populaire que des voyageurs immobiles, autant des Rayures Noires que de la Rue des Perchées, autant des migrations forcées que des pires plans cul, autant de polar halluciné que de Mr Bidule

Et ainsi de suite jusqu’à plus soif, avec des rédactrices et des rédacteurs qui écrivent comme ils sont. Qui débrident et décloisonnent inlassablement, parce que l’ombre du Zèbre n’a pas de rayures…

¡ Sí Podemos !

Si vous êtes arrivés jusque là… Merci à vous de nous lire – c’est motivant entre les lignes – et de vous réinscrire à la Newsletter sur la page de garde du journal (www.lezebre.info).

Et à très bientôt entre Barcelone et Athènes, sur le radeau de la démocratie européenne.

Laurent Zine