columbo_leader_-2007bRappelez vous, La source de Mediapart, Rémy Garnier, est un ex-inspecteur des impôts d’Agen. L’un des fins limiers de la direction du contrôle fiscal du Sud-Ouest qui a finalement fait tomber Jérôme Cahuzac. Dans les années 1990, avant d’être sanctionné par sa hiérarchie , ses anciens collègues du fisc le surnommaient « Columbo ».
Aucun rapport évidemment avec la série américaine !

Oh ! Encore une question…

On a tous vu au moins une fois un épisode de Columbo avec Peter Falk en lieutenant de la police d’état de Los Angeles, les qualificatifs tels que chevronné, débraillé, perspicace et obstiné, sont les plus fréquents pour le décrire. Des criminels tous richissimes ou homme de pouvoir, reconnus dès le début de l’épisode. Des crimes (presque) parfaits où un détail cloche, le fait de s’exprimer à un moment ou un autre de l’épisode, comme d’autres condisciples policiers de série (n’oublions la phrase célèbre de Ray Souplex dans les cinq dernière minutes, « mais bien sur » !).

Lancée en 1968 aux États-Unis, diffusée à partir de 1972 en France, la série policière a remporté, en France comme aux États-Unis, un énorme succès d’audience. De nombreuses raisons à cela : la qualité des scénaristes, le talent de Peter Falk, sa position sociale renforcée par sa vieille 403 décapotable (voiture européenne totalement inconnu des américains). La présence de son imperméable fripé dans une région ou le bermuda apparait comme l’habit le plus idoine. La présence d’une ribambelle d’acteurs les plus connus du moment.

La thèse que défend Lilian Mathieu plus sérieuse mais aussi ludique m’a tout de suite interpellé.  » le David qu’incarne le lieutenant est issu d’un milieu populaire d’immigrés italiens ; ses loisirs (jouer au bowling avec son épouse, promener son chien…), ses goûts alimentaires (le chili, les hot-dogs…) ou culturels (la musique country, les valses de Strauss…), ses biens matériels (une 403 Peugeot menaçant ruine, les éternels mêmes costumes et imperméables), son inclination à solliciter des « bons plans » pour obtenir un bien ou un service à moindre coût… attestent d’une insertion au sein des fractions modestes de la société américaine.
Les Goliath, à l’inverse, appartiennent aux couches privilégiées : tous richissimes, ils affichent une opulence qui n’est pas qu’économique mais également politique, culturelle ou symbolique : auteurs de best-sellers, experts gastronomes, scientifiques éminents, officiers autoritaires, chefs d’entreprise, politiciens ambitieux, journalistes redoutés, stars d’Hollywood, vedettes du petit écran… » Et la suite encore plus, « De quoi jubilé En dépeignant les membres de la « haute société » californienne comme corrompus et meurtriers, particulièrement vulnérables aux maîtres chanteurs (l’intrigue révèle que la réussite de nombre d’entre eux trouve sa source dans une trahison ou une escroquerie passée), la série remet radicalement en cause le mythe américain du « self made-man » et anticipe plutôt sur le « tout ce qu’ils ont, ils l’ont volé » de la chanson des manifs. Au risque de l’anachronisme, il est possible de faire du modeste lieutenant à l’imper fripé le porte-parole des 99 % de la population, première victime de la crise, que le mouvement Occupy Wall Street oppose aux 1 % d’exploiteurs capitalistes. »

columbowhereis_-a8c64Quand à la conclusion, bravo pour une fois qu’on décrypte un discours, les affreux américains ne sont pas tous si affreux, la preuve : « Plutôt que de considérer l’univers de la production télévisuelle américaine comme une entité unifiée par un projet d’asservissement généralisé des consciences, elle souligne combien les créateurs de Columbo sont manifestement des « libéraux » au sens américain du terme (c’est-à-dire des progressistes que l’on qualifierait en France de « gens de gauche »), qui ont investit leur série d’une critique aussi subtile que tranchée des rapports de domination. Plutôt que de présupposer des téléspectateurs passifs et aliénés, elle suggère que le succès de la série tient à leur identification de procédés narratifs fondés sur la revanche de classe. »

Voila l’intrigue que vous allez vivre ce jeudi 24 octobre à la Coopérative du Zèbre, avec la participation de Lilian Mathieu auteur de Columbo la lutte des classe ce soir à la télé. Pour rajouter à la sauce piquantes des crakers favoris du lieutenant, les accessoires indispensables à la série seront présents, la 403 décapotable, le chien, les cigares au goût exécrable, le plat favori de l’inspecteur Columbo, seul nouveauté le dj-Frankie Columbo.
Alors bonne soirée !

 

Franck du Zèbre

 

Columbo à la coopérative du zèbre le 24 octobre,18h30 Imper et 403 décapotable de rigueur avec la participation de Lilian Mathieu auteur de « Columbo : la lutte des classes ce soir à la télé », du plat préféré de l’inspecteur, nouveauté le dj Frankie Columbo.
A lire : un extrait de « Columbo : la lutte des classes ce soir à la télé » (de Lilian Mathieu)