Carnet de routes qui ne mènent nulle part

Chroniques d’aventures indélicates sur les routes nord-américaines. Entre le blues du Delta et la baie de Monterrey. Entre les émeutes de South Central et la Vallée de la Mort. Entre les plages de Miami et les terrains vagues de Motor City. Entre les Longhorns de Austin Texas et les Zombies du Lower East Side. Entre les lignes. Entre fiction et réalité. Entre hier et aujourd’hui. Entre balade autobiographique et essai métaphorique, option géopolitique.

Un carnet de routes à parution et destination aléatoires.

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  1. Fahrenheit 666

C’était un dimanche après-midi et pour changer, il faisait une chaleur à ruisseler, vaciller puis à crever la gueule ouverte, à même ce macadam qui fondait élastiquement sous nos Converses. Des hordes de nuques rouges shootées aux hormones pour vaches texanes, scrutaient sans relâche le ciel dominant le Kennedy Space Center, devant une colonne de mobile homes parqués aux abords d’une route côtière démesurément large, stérile et rectiligne. Il va sans dire que les drapeaux étoilés flottaient au vent, et c’est à peu près tout ce qui bougeait sous le soleil de Satan, par 98° Fahrenheit à l’ombre des parasols Budweiser. Entre sueur salée et ketchup sanglant, les pères de famille vaquaient à leurs barbecues de compétition, en faisant cramer des pans entiers de bidoche, qui régaleraient petits et grands, mais surtout les obèses, ici en pagaille. Ça suintait à plein nez l’Amérique in god we trust, sous les casquettes NFL et les ponchos vilains. L’Amérique gardienne du temple et fière de ses boys, qu’elle aimait traditionnellement dépêcher aux quatre coins du globe, pour inculquer aux masses laborieuses, ignares et forcément égarées, sa façon de concevoir le monde libre et les bonnes mœurs dans le domaine de la macroéconomie. Et si l’image des boys avait été légèrement écornée depuis disons, la guerre du Vietnam, l’heure n’était sûrement pas à l’autocritique. Un mot alors synonyme de faiblesse ennemie pour ne pas dire suprême lâcheté, et manifestement absent des dictionnaires nord-américains depuis que W. Bush avait lancé l’année précédente une « tempête du désert », censée remettre l’Irak dans le droit chemin, via un déluge de missiles Tomahawks. Et l’on sait aujourd’hui ce qu’il advint de cette entreprise clownesque, alors que l’armée de l’Oncle Sam est encore actuellement enlisée dans la moiteur sablée mésopotamienne. Là où le croissant mythologiquement fertile ressemble de plus en plus à une contrée aride, sauf quand il s’agit de récolter les fleurs de la haine et siphonner un peu d’or noir.

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Embourbée du Tigre jusqu’à l’Euphrate, entre Bagdad et Babylone Burning, dans l’un des berceaux de l’humanité. Et enlisée sans que les masses ignares et égarées ne se soient réconciliées entre elles et/ou avec l’occident, bien au contraire. En 2003, c’est junior W qui remettra le couvert suite au 11 septembre, histoire d’illuminer définitivement les nuits de Bagdad. Une guerre rapide, automatiquement propre et chirurgicale, et relayée en direct live sur les écrans de toute la planète pour assurer la promo de nouveaux jeux vidéos méchamment interactifs. Une guerre pour en mettre également plein la vue à un régime certes dictatorial et moustachu, mais lui-même opposé à Al Qaida et ses sbires. Et au royaume des nuques rouges, l’aveuglement est devenu un sacerdoce. Depuis, il semble évident que le monde libre va beaucoup mieux dans la région. Et en particulier avec l’avènement récent d’un conglomérat religieux revanchard de timbrés barbus sanguinaires. Mais ne soyons pas si manichéen en accumulant les pléonasmes dans une même phrase.

Il me revient quoi qu’il en soit une anecdote contée par mon vieil ami T. Boost, qui avait justement séjourné et tourné en Mésopotamie au milieu des années ’90, en tant qu’ingénieur du son pour l’entité Gnawa Diffusion. Piqués par je ne sais quelle mouche tsé-tsé (comme on dit à Sainté), les membres du groupe avaient eu l’idée totalement saugrenue de visiter le Musée de Babylone, en prenant pour guide son ancien conservateur, jusqu’alors au chômage technique et rencontré par hasard dans un boui-boui de proximité. Un musée où bizarrement manquaient de nombreuses pièces de collection ancestrales et pas des moindres. La larme à l’œil et avec un soupçon d’ambiguïté dans la voix, le chibani leur avait alors lâché : « peut-être que l’Amérique, en ayant peu ou pas d’histoire, se sent-elle légitime à piller celle des autres ? ». La question reste en suspens comme les fameux jardins. Et peut-être refera-t-elle surface dans des dizaines d’années lors d’une vente aux enchères new-yorkaise, tirée à quatre épingles et si prisée des marchands de l’Art ?

Il serait néanmoins malvenu de sous-entendre que les braqueurs d’histoire sont désormais exclusivement Yankees et imberbes. Et si leurs méfaits sont généralement irréparables, leurs desseins sont parfois idéologiquement bien différents. Ainsi, en matière d’antiquités exotiques, il existe manifestement deux alternatives pour les groupes armés en campagne : le vol avec assurance d’une grosse plus-value en dollars ou la destruction pure et simple en mode croyant obscurantiste ; et j’imagine qu’il est finalement aisé de préférer la première option. Alors n’allons pas insidieusement gâcher la fête avec ces parenthèses un brin nuisibles et qui pullulent dorénavant dans ce récit, lui-même alambiqué au possible. D’autant que c’est bien l’Amérique dans toute sa splendeur qui a aujourd’hui rendez-vous avec l’Histoire, et nous avec. Voir enfin une navette spatiale quitter le sol de la base de lancement de Cap Canaveral, Florida. Au même endroit quelques années auparavant (1986), le même public avait certainement assisté à l’explosion après décollage du planeur hypersonique US Challenger, et les boys étaient partis en fumée dans le ciel bleu azur de ce lambeau de terre érigé face à l’océan. Le barbecue aérien avait alors laissé aux chalands comme un goût amer dans la bouche. Destroy Babylon ? Au sens figuré et en version haute voltige ! C’est le moment choisi par Kanardo pour me glisser judicieusement à l’oreille que l’on ferait peut-être mieux de mettre les voiles, avant de finir pendus hauts et courts aux parasols susmentionnés, avec notre pseudo humour noir un tant soit peu décalé. Ce jour-là, la navette a finalement réussi sa mise en orbite, et il ne nous restait plus qu’à nous convaincre mutuellement que cet envol était aussi le notre. Bientôt en direct sur nos écrans internes et en V.O non sous-titrée. Mais avant cela, nous avons raisonnablement opté pour un rendez-vous avec quelques boissons fraîches qui moussent, censées nous permettre de réviser entièrement l’habitacle de nos mauvaises pensées.

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J’ai un peu grillé les étapes en rentrant du pub cette nuit-là. Et malheureusement pour moi, le flic qui planquait sur le bas-côté de la route était équipé d’un pistolet – radar – laser qui semblait lui prolonger le bras. Dès lors qu’il m’a pris en chasse et que sa stridente sirène a retenti dans l’obscurité, j’ai évidemment stoppé net, m’évitant sûrement ainsi quelques désagréments qui meublent généralement les pages faits divers des quotidiens sensationnalistes. Il faut dire que dans les parages, les keufs ne rigolent pas vraiment avec la sécurité routière, et encore moins avec les vauriens dans mon genre qui s’inventent de folles courses nocturnes sur cette paradisiaque route numéro 1, longeant la rive occidentale de l’Indian River. Au cœur d’une nuit que j’avais illusoirement apprivoisée en grimpant méthodiquement vers les paradis artificiels. À vrai dire, les flics américains ne plaisantent pas du tout et quelles que soient les circonstances, notamment lorsque vous avez une tronche à vous appeler Rodney King ou Trayvon Martin, mais on y reviendra en temps voulu. J’avais quoi qu’il en soit largement été prévenu du côté sournois option pitbull des shérifs de rase campagne. Mieux valait ainsi rapidement troquer le rôle de l’effronté au profit de celui du touriste effarouché, gentiment imperméable aux limitations de vitesse et aux vapeurs d’alcool. Avec mon air de blanc-bec perdu dans la ville et mon accent so frenchy à couper au couteau, je m’en suis finalement tiré en échangeant un billet de 20 dollars contre un joli papier de la police du Comté de Brevard. Et quand il m’a fait comprendre qu’il fallait que je me casse loin et vite, je n’ai pas demandé mon reste. Définitivement rien de glorieux sous les Tristes Tropiques. Et bien inutile de parader façon grand fauve de la rue, en rentrant penaud direction home sweet home, où j’ai néanmoins appris des locaux que le tarif habituel pour ce genre de mésaventure était une nuit en garde à vue, assortie d’une caution de 150 dollars. Un cocktail que mes nouveaux amis surfeurs d’argent avaient eu l’occasion de siroter à maintes reprises.

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Le problème avec les soirées allumées, c’est souvent les lendemains qui brument. Et j’ai la sale impression ce matin que mon cerveau est intégralement envahi par le Smog de la Cité des Anges. Mais on attendra de circuler sur Mulholland Drive à quelques 5000 bornes de là, pour apprécier ou non la justesse de l’image. Pour l’instant, c’est rideau sur la clairvoyance parce que vision court-circuitée de l’intérieur. Une impression cependant loin d’être désagréable dès lors que l’agenda de la journée s’apparente volontiers à des holidays in the sun. Il y a même un aspect exaltant à arpenter ainsi les nébuleuses. Quand vous naviguez certes à vue mais quasiment en apesanteur. Un pied dans la réalité et l’autre je ne sais où. Mais pourquoi pas dans le « Domaine des Dieux » ?! Je me souviens effectivement qu’un jour, lors d’un périple dans le nord de la Grèce, je me suis arrêté longuement pour contempler le Mont Olympe. Une montagne sortie de terre au beau milieu de nulle part, avec en dessous des plaines à perte d’horizon et en-dessus, un ciel bleu Mer Égée. Et puis, juste avant son sommet constamment enneigé, un anneau perpétuel de nuages. La légende voulant que ce soit là que Zeus et ses collègues de bureau vaquaient à leurs occupations, tantôt avec des éclairs à la main, tantôt soufflant des bourrasques de vent. Le privilège de la pluie et du beau temps. Et de pouvoir prendre de la hauteur. Ne serait-ce qu’en échappant à l’attraction terrestre. Ça reste bien sûr une légende, mais rien qu’en apercevant le mont Olympe, on comprenait facilement pourquoi des hommes l’avaient inventée des siècles auparavant.

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J’ai bien envie de croire à cette fable comme à l’idée que déambuler matinalement l’esprit perché dans les cumulus, vous confère un point de vue unique sur le réel. Sauf que je ne crois en rien. Et surtout pas à ces divagations pour épater la galerie. Non je ne crois pas. Ni aux signes du destin et ni à ceux du Zodiaque. Pas plus aux prédicateurs de l’apocalypse qu’aux lendemains qui chantent. Je ne crois pas non plus à la boule de cristal de madame Soleil, ni à l’astrologie chinoise, ni en monsieur météo, ni même en sister morphine. Je ne partage nullement les croyances de toutes les religions qui depuis des lustres, ont voracement sniffé l’opium du peuple. Je ne crois pas avoir une chance à l’Euro Millions ni même à la roulette russe. Je ne crois pas aux prophéties de Confucius, ni à celles de Francis Fukuyama. Je ne crois pas que c’était mieux avant ou bien que ce sera pire demain. Je ne crois pas aux pronostics sportifs ni aux prévisions boursières. Je ne crois pas les sondages ni les autoproclamés leaders d’opinion, ni les théoriciens du complot. Je ne crois ni aux mirages, ni aux miracles, ni aux tours de passe-passe. À moins bien sûr d’évoquer feu Garcimore qui reste un extra-terrestre en la matière. Sinon, j’ai beau essayer mais je ne crois pas. Ni les dealers de rêves ni les vendeurs de boucs émissaires. Et je ne crois pas finalement que l’herbe sera plus verte de l’autre coté. Je ne crois ni en la bonne étoile ni en la mauvaise fortune. Et je ne crois pas au côté irréversible ni de l’histoire ni de la condition humaine. Non je ne crois pas, et j’ai pourtant envie de respecter la foi des uns et les croyances des autres, à partir du moment où les uns comme les autres n’essayent pas de me convertir à leur putain de vision du monde. Sauf qu’ils essayent tout le temps et de tout temps. Ici comme de partout ailleurs. En commençant systématiquement par s’accaparer le corps des femmes qu’ils jugent éminemment diabolique, afin de lui dicter une soi-disant ligne de conduite. La vérité est qu’ils ne savent pas jusqu’à quel point ils doivent s’agenouiller et prier leurs divinités imaginaires, pour se défaire de leurs propres penchants malsains. Et comment justifier leur sempiternelle envie d’en découdre avec les infidèles, eux-mêmes fidèles d’une autre mascarade, en se réfugiant derrière des écrits belliqueux millénaires qu’ils interprètent selon l’air du temps. Entre guerres saintes, croisades et choc des civilisations, mon cœur balance dans les ténèbres. Et des ténèbres immanentes à toutes les religions, au regard de l’histoire de l’humanité. Je mets évidemment de côté le curé, accessoirement éducateur, qui m’initiait aux rudiments du respect des autres et de la solidarité, quand étant gamin, je jouais au foot à l’Éveil de Lyon.

Dans les enceintes du salon tout proche, le Don’t believe the Hype de Public Enemy retentit à fond les manettes ; il sonne pour moi le glas d’une conclusion forcément éphémère. Il me rappelle également qu’il est grand temps d’aller converser avec ce canapé dégarni qui me fait de l’œil en m’indiquant le chemin d’une colline à rêves, qui devrait accueillir pêle-mêle Zeus, Chuck D et Garcimore & more…

Rétrospectivement, je me dis qu’il fallait nécessairement une surdose d’insouciance pour oser ainsi fermer les yeux en rêvassant au devenir du genre humain passé le cap de l’an 2000. C’est ce qui me vient à l’esprit aujourd’hui, perdu que je suis dans les méandres de ce 21e siècle qui nous promet chaque jour un peu plus, le retour du sacré.

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Nous sommes bientôt fin octobre et la Oldsmobile ne tient plus en place. Elle aurait même tendance à ronronner comme un chat de gouttière après que les mains expertes de Kanardo, l’ont huilé jusqu’à plus soif. Et pour étancher son désir d’errance, elle a encore prévu d’avaler des kilomètres, afin de nous emmener voir un concert de Faith No More ce soir à Orlando. Sans que nous soyons complètement férus de ce quatuor « métalo-post-punk-progressif », l’escapade s’annonce cependant sous les meilleurs auspices, et ce d’autant que la salle – The Edge – a une réputation sulfureuse en terme d’ambiance thermodynamique mais également d’acoustique. Et l’on ne va pas être déçus du voyage. À l’arrivée, une fois passé le sas d’entrée et les habituels cerbères musculeux mais néanmoins physionomistes, c’est carrément l’émeute. Du monde à foison qui danse frénétiquement sur trois niveaux, des baraques à hot-dogs, bagels, burritos et burgers, des bars – et du gaz – à tous les étages, des stands de disques comme s’il en pleuvait, des revendeurs de fringues, de bijoux et de bibelots en tous genres, des forcenés de la tondeuse, des adeptes du tatouage à gogo, et un cadre mirifique façon vieux théâtre en bois à l’italienne pour Sopranos avertis. L’endroit autrefois idéal pour l’ineffable Maria Callas et aujourd’hui, pour tous ses descendants férocement mélomaniaques et frugalement illuminés. Quant au look des autochtones, il ferait passer celui des hipsters de toutes les capitales européennes pour des paysans moldaves. Mais avec les hipsters, sait-on jamais ; et il est bien possible que le cultivateur de Transcarpatie orientale se retrouve bientôt au goût du jour, après le bûcheron canadien et le taulard scandinave. Enfin passons, et l’on trouvera bien ultérieurement un chapitre pour vous causer chiffons et accessoires de mode. En attentant, nous voilà comprimés comme des sardines dans la fosse à se prendre de plein fouet les ressacs d’une incontrôlable marée humaine. Il fait chaud bouillant à l’ombre des enceintes et accessoirement tout est permis, comme de tenter un saut de l’ange du deuxième balcon, avec la plus grande nonchalance. Sans compter les vagues de stage-diving qui déferlent désormais sur les pauvres plagistes des premiers rangs que nous sommes. Un vrai jeu de massacre mais avec le sourire s’il vous plait. Bientôt édenté par quelques grands coups de Doc Martens.

Le phénomène n’a finalement rien d’étonnant quand on sait que le trio new-yorkais qui ouvre devant Faith No More répond au doux pseudonyme de Helmet. Un groupe dont le premier album – In the Meantime – qui vient juste de paraître, est une formidable claque dans la gueule en mode punk hardcore ciselé sur un mid tempo redoutable. Reste à savoir simplement qui, de K Jane, Kanardo, Warren ou moi, tombera le premier dans les vapes. Si ce n’est que l’insouciance est une science, qui nous permettra d’aller jusqu’au bout du set, et de finir en nage scotchés au mur du son. Du bruit, un zest de démence et la sueur partagée. La vie, la vraie. Furieusement notre. Avant de rentrer déconfits à la maison en mode Cruise Control, avec les oreilles qui sifflent, les yeux qui brillent et les corps entièrement vidés.

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J’admets néanmoins qu’en l’espèce, je trouve un tantinet hasardeux de décrire une scène d’hystérie collective. Et hypothétique de la faire transpirer d’une page, virtuelle ou non, même avec du sang d’encre. Et voilà que ça me file le bourdon, pour ne pas dire « bad mood ». Sûrement parce que ce challenge renvoie directement au désir irréductible de noircir des feuilles immaculées. Et d’essayer de transmettre quelque chose à mes semblables, sans tomber dans un exhibitionnisme faussement modeste. L’hystérie est ainsi à mon sens une communion spontanée sans pareil. Un ingrédient incontournable de l’histoire du rock et spécialement du punk rock. Puisse un jour l’écriture la rejoindre dans l’intimité de l’authenticité. Pouvoir à l’avenir prendre la plume comme on saute instinctivement au plafond, dès le premier accord de guitare saturé. Honnêtement, ce n’est pas gagné. Mais j’aurais bientôt tout le temps d’y réfléchir en boucle, planqué derrière un volant ou affalé sur un clavier. En attendant, je glande dans notre petite piaule du rez-de-chaussée qui donne directement sur la piscine, vers laquelle on a pris l’habitude de tituber chaque matin pour se remettre les idées en place. À travers la cloison, je perçois maintenant la tonalité d’une radio crépitante. La journée semble s’étirer vers l’infini alors que Frank Sinatra fredonne Fly me to the Moon. Satellisation garantie. Et je sais que nous allons bientôt le prendre au mot sans qu’il soit une nouvelle fois question de navette spatiale.

À suivre…

Laurent Zine

 

 

Carnet de routes qui ne mènent nulle part # 2

 

Carnet de routes qui ne mènent nulle part # 1