Avatarium

avatarium 1La 15e édition du festival Avatarium se tiendra à Saint-Étienne du 13 au 17 mai, et principalement au Musée de la Mine. Au programme comme chaque année : concerts, performances, expositions, ateliers et conférences ; mais surtout une autre façon de faire. De l’art du contre-pied en mode hors-pistes.

Il y a déjà le lieu, chargé d’histoire(s), qui imprègne instantanément l’atmosphère de la manifestation en lui procurant une forme de quiétude intemporelle. Et investir symboliquement le Musée de la Mine n’a bien évidemment rien d’anodin. Les Avatariens s’y emploient depuis quelques années en tissant délibérément des liens entre le passé et le présent, entre les luttes ouvrières de jadis et les alternatives libertaires d’aujourd’hui, pour édifier un festival Autrement.

Planté ainsi le décorum, il est ensuite question de façon de faire, avec des expos inédites, des performances volontiers hallucinantes, des débats franchement avant-coureurs et/ou à contre-courant, des ateliers d’informatique libre, des installations lumineuses dans tous les sens du terme, des stands de bouffe et de distro singuliers, et des concerts un brin rentre dedans. Tout cela pour échapper un tant soit peu à la Machination , puisque c’est la thématique retenue pour cette déjà 15e édition. Et pour impulser des espaces de réflexion, de création et de diffusion en dehors des circuits balisés de la consommation culturelle de masse. De fait et comme leur nom pourrait vous l’indiquer, les Avatariens se sont ainsi fait comme spécialité de (re)penser le monde virtuel dans lequel nous évoluons, en (ré)initialisant la liberté inhérente aux pionniers de l’Internet, en (ré)inventant ici et là des zones autonomes temporaires (chères à Habim Bey) et en (ré)générant des utopies, pirates ou non, en ligne comme dans la vraie vie.

C’est dans ce cadre qu’ils vous invitent à cette conférence centrée sur les modes de gouvernement liés aux nouvelles technologies et proposée par François Thoreau (chercheur à l’Université de Namur) le samedi 17 mai à 15h sur le site du Musée.
Vous avez dis Modes de gouvernement et Machination ? Et voilà que vous esquissez un sourire machiavélique… (cf. Le Prince de Nicolas Machiavel) ; un sourire débridé depuis l’avènement de nouvelles méthodes de contrôle politique et de fichage marchand. Là encore, sur le net et dans la vraie vie. Ci-joint un extrait de la présentation de cette conférence pour vous donner le ton :

«  L’art ancien de délimiter des espaces s’opère désormais avec de nouveaux raffinements. Des extensions technologiques ouvrent la perspective de fructueuses combinaisons avec les pierres, le béton, les grillages, les barbelés ou les haies. Ces nouvelles clôtures peuvent être composées de capteurs thermiques et acoustiques, de radars détecteurs de mouvement ou encore de caméras de surveillance. Connectées les unes aux autres, ces technologies devraient permettre un monitoring constant et automatisé de zones protégées. Ensemble, elles dessinent les contours d’une enceinte dite « virtuelle », capable d’appréhender l’intrusion d’un corps étranger ou, à l’inverse, l’évasion d’un corps indigène. »

Mais tout corps indigènes que vous êtes, vous aurez néanmoins l’occasion de vous évader véritablement, tant le programme de cette semaine de festival est garni !
En commençant par une autre conférence dont le titre aurait tendance à nous interpeller d’emblée – Le Libre a-t-il des limites – et qui se tiendra au Cinéma Le Méliès le mardi 13 mai dès 20h, suite à la projection du film «  The Nanook Incident  ».

avatarium 2 ©romain etienne
©Romain Etienne

En poursuivant le lendemain avec l’exposition baptisée One foot on Stage de notre camarade Romain Etienne, photographe associé au collectif Item (http://www.collectifitem.com/), qui « s’attache depuis 5 ans à mettre en images la scène musicale underground ainsi que les lieux qui lui sont dédiés. » Le résultat photographique de cette immersion en milieu hostile (s’il en est…) vous sera ainsi présenté à la galerie Noir & Blanc (www.collectifnoiretblanc.fr) du 14 mai au 28 juin prochain. L’occasion de découvrir de magnifiques tirages en noir & blanc commentés par Gilles Garrigos, le compère de toujours. « One Foot On Stage parle d’endroits qui ne se dissolvent pas dans l’industrie culturelle et le produit de loisir, mais continuent de rugir en construisant leur propre avenir. » Invitation non feinte et vernissage le mercredi 14 mai à 19h.

La meilleure façon de vous préparer à prendre sereinement le chemin du Musée, puis de descendre au fond du Puit Couriot, d’autant que la visite est gratuite et carrément instructive. Sachant qui plus est, que vous n’aurez pas tous les jours la possibilité de goûter aux « joies de vivre » dans une mine.
Il sera ensuite question de performances et bien sûr de concerts tous les soirs sur le site du Musée, qui vous permettront justement « d’oublier un peu la mine ». Sans qu’il soit question pour nous de vous dévoiler entièrement la programmation (www.avataria.org) ; sachez que trouverez facilement comment étancher votre soif de rythmes endiablés avec de la noise marseillaise à six guitares (Sound of Mars), du punk rock brésilien (Os Replicantes), du krautrock suisse (Mir), de l’électro pop belge foutraque (Èl G), du hard core orléanais redoutable (Monde de Merde), du grunge stéphanois (Pervers et Truand) du rap rennais (Psykick Lyrikah) et même du boum boum de mains expertes bruxelloises (Radio Suicide) etc.

Venez donc fêter avec cette bande de gentils sauvages, le 15e anniversaire d’un festival définitivement pas comme les autres.

 

Laurent Zine

 


Festival Avatarium, à Saint-Étienne du 13 au 17 mai.


Monde de Merde

1.Os Replicantes 2.Sound of Mars