Comme prévu, Roméo et Juliette meurent à la fin. Mais, musicalement transposée par Blacher pendant la Seconde Guerre mondiale et mise en scène par Lacornerie au Théâtre de la Croix-rousse, l'œuvre de Shakespeare révèle une poésie et une subtilité nouvelles.
Quand Leos Janacek rencontre Michel Foucault, ça donne De la maison des morts, un opéra universel sur l'inhumanité de l'enfermement carcéral. A voir et écouter sans barreaux.
D'une sombre guerre de succession moyenâgeuse, Claus Guth fait une évocation des sources familiales des terreurs enfantines. Il fait surtout de ce Rodelinda de Haendel un beau moment d'opéra, sous la direction de Stefano Montanari.
Cette année encore, le début de saison sent le souffre à l’Opéra de Lyon. Après une excellente Damnation de Faust il y a trois ans, retour de l’ambiance infernale avec une nouvelle adaptation chantée du mythe de Faust, en l’occurrence celle d’Arrigo Boito. Pour nous persuader qu'une nuit de sabbat ne saurait se passer de boule à facette.
Tout le monde connaît Don Giovanni : "pourvu qu'elle porte jupon, vous savez ce qu'il fait". Et il le fait à l'Opéra de Lyon (et le 7 juillet à Fourvière), dans une mise en scène contestable mais une interprétation digne d'éloges.
« Sombre est l’espace, très sombre » disait le camarade Gagarine. Sombre aussi est cette œuvre d'Alexander Rastakov inspirée de fragments d'Heiner Müller sur la Seconde Guerre mondiale, qui atteint un sommet sur l'échelle de l'humour noir. Avec Hitler et Staline en guest stars, une expérience paroxystique de l'anéantissement de l'humanité.
Sorcières en tailleurs de cadres sup' harcelant un régicide écossais halluciné ou déchirement amoureux sur fond d'Inquisition et d'absolutisme espagnols… Macbeth et Don Carlos de Verdi dirigés avec élégance par Daniele Rustioni à l'Opéra de Lyon.
La Cenerentola c'est Cendrillon mais dynamitée par la partition de Rossini et la mise en scène de Stefan Herheim. Carmen est sortie de l'Opéra tellement enthousiaste qu'elle y a perdu sa pantoufle de verre.
Plus musical mais non moins sportif, Mozart contre Salieri, c'est un peu le duel Anquetil-Poulidor. Mis en musique par Rimski-Korsakov sur un livret Pouchkine, c'est un bref mais dense moment de réflexion sur la création et la reconnaissance artistiques à l'Opéra de Lyon.
Quelle connerie la guerre… War Requiem de Britten mis en scène par Yoshi Oida à l'Opéra de Lyon, un grand moment de recueillement musical.