edito-420 1Bonjour chez vous, les Zébrés et les Z’autres.

De retour dans la jungle urbaine après quelques semaines consacrées à pêche à la sardine, votre Hebdo en ligne non domesticable célèbre son premier anniversaire en ce mois de septembre, et vous souhaite d’emblée bien du plaisir pour les temps à venir !

Ainsi le Zèbre persiste et signe, avec une rédaction qui s’agrandit petit à petit ; et qui va bien évidemment révolutionner la pensée occidentale, incessamment voire sous peu. Avant de se vautrer franchement dans la joie et l’allégresse. Selon la logique : n’ayons l’air de rien.

Plaisir toujours avec la réouverture en ce jeudi 11 septembre de la Coopérative du Zèbre, où le journal devrait s’investir de plus en plus en y organisant quelques « événements » susceptibles de changer, sinon la face du monde, au moins notre vision des choses, quant à l’avenir de cette mirifique planète bleue qui tourne à l’envers.
Tapas & Bebidas ! Parcelle de zinc et service au comptoir.

Plaisir enfin de vous retrouver par écrans interposés, et de pouvoir à nouveau disserter ensemble, par exemple sur les réminiscences de la guerre froide. À moins bien sûr que vous soyez mentalement plutôt connectés avec les guerres de religion, puisque de ce coté-là aussi, ça va fort !

Ah ! Septembre, douceur de vivre, Hollywood Chewing-gum, l’été indien et son lot de bonnes nouvelles. Entre le Grand Stade et les nouveaux rythmes scolaires, j’avoue que mon cœur balance. Mais au grand cirque du changement, le moment est peut-être venu de tenter un numéro d’équilibriste à contre-courant. Résolument optimiste.

Sauf que l’automne semble déjà là, scrupuleusement et progressivement ancré dans toutes les tètes. Si l’on jette ainsi une oreille même distraite à ce qui se dit et se murmure sur les ondes et dans les tubes ; ce mois de septembre semble alors osciller entre le « tout va mal » et le « tout fout le camp »…
Joli programme s’il en est. Avec dans le rôle des fossoyeurs d’espoir, des médias toujours bien intentionnés. Et des partis politiques disons classiques, de gauche comme de droite, qui rivalisent tellement dans le « grand n’importe quoi », que le populisme a vraiment de beaux jours devant. En poussant un peu le bouchon, on pourrait même avancer l’idée que nous sommes gouvernés par des cons ? Sans qu’il soit question de flirter avec cette tradition finalement très française, qui consiste à se plaindre de tout et de rien. Et à manger de la crise à tous les râteliers.

J’aimerais néanmoins savoir combien (et par qui) sont payés tous ces vendeurs de crise ? Oui parce que c’est vraiment devenu un métier à part entière. Oui c’est la crise et il ne s’agirait pas de l’oublier. Non, juste de courber l’échine. Aucune échappatoire. Aucun moyen d’y changer quoi que ce soit. Aucune idée novatrice ou alternative à faire valoir. Comme si l’esprit critique, l’humilité, l’honnêteté et le courage avaient totalement disparus de la sphère politique. Mais à ce rythme-là, quelque chose me dit que des têtes vont peut-être finir par tomber ? Ou bien, on attend tranquillement la fin des haricots sans rien dire et surtout sans rien faire ? On scrute impassiblement l’horizon « bleu marine » et on se construit peinards une cabane au Canada avant le tsunami annoncé ?

edito-420 2À dire vrai, c’est exactement ce qui est en train de se passer. La France dort et se réveille parfois en sursaut, mais désormais uniquement pour voter FN… Quel temps magnifique, quelle époque épique. On croit rêver. Mais non, on ne rêve pas. Les politiques toujours bien propres sur eux et leurs chiens de garde médiatiques arrogants à souhait, sont simplement en train de construire un boulevard haussmannien à madame LP. Dont je tais à moitié mais volontairement le nom.

Il n’empêche que son parti, d’extrême droite soi-disant « feutrée » (là encore, on croit rêver), a plutôt bien manœuvré, en reprenant à son compte les doléances anti-néolibéralisme outrancier, anti-Europe lointaine de Maastricht et tout bonnement anti-système. Des récriminations qui causent dans le poste de beaucoup de monde, toutes classes sociales et inclinaisons politiques confondus. Et déjà à gauche de la gauche, où ne serait-ce que stratégiquement parlant, il y a du pain sur la planche.

Désormais, le «  rebelle  », on nous dit qu’il vote FN… Sale temps pour les braves. Il ne faut néanmoins pas se méprendre. Un parti d’extrême droite a vocation, par définition, à préserver coûte que coûte l’ordre ancien, moral et politique. Certainement pas à devenir le levier de bouleversements sociétaux à même de rendre de la dignité (et de la tune) aux « petites gens » et aux « sans dents » dont il prétend être le porte-voix. Reste que cet ordre ancien est actuellement incarné par tous les maires, députés, sénateurs, ministres, et autres présidents de partis (etc.), qui s’accrochent jalousement à leurs parcelles de pouvoir, et qui l’exercent de manière outrageusement régalienne. Les exemples sont légion et c’est arrivé tout près de chez vous.

Aujourd’hui, c’est justement l’exercice du pouvoir politique à tous les niveaux – et a fortiori dans la France d’en haut – qui est totalement anachronique, complètement hors sujet. Il agit même comme un frein aux changements de société pourtant si nécessaires. Et si jamais rien change, oui des têtes vont finir par tomber. Des têtes qui construisent elles-mêmes leur ascenseur pour l’échafaud.

Je nous souhaite ainsi une belle rentrée du Zèbre : au départ dans la joie et dans l’allégresse ; et puis voilà que ça part en vrille…

 

Laurent Z