400-the-cat 1Lors de la dernière réunion du comité central mais néanmoins rédactionnel du Zèbre – parce qu’au Zèbre on essaie de faire les choses pas trop mal et on ne peut pas prétendre s’adresser au monde via internet si déjà on ne se parle pas un minimum entre nous –, bref, lors de la dernière réunion rédactionnelle du Zèbre, le Politburo n’a pas pu s’empêcher de me faire remarquer : « toi et moi, petit, on n’écoute pas du tout la même musique ». Et de me gratifier aussitôt d’un petit sourire en coin mais amusé et qu’évidemment j’ai pris comme une invitation à continuer à en foutre de partout. Donc je continue : aujourd’hui je vais vous causer de punk hardcore métallisé (ou de metal hardcore punk, je ne sais pas vraiment et pour tout dire je n’ai pas encore décidé) et surtout d’un groupe qui s’appelle 400 THE CAT, originaire d’Alès.

400-the-cat 2La plupart des musiciens de 400 The Cat ont auparavant joué dans Superstatic Revolution et/ou jouent encore dans Morgue ; au moins cette séance de name-dropping permettra aux connaisseurs et exégètes de tracer quelques azimuts permettant de vaguement situer 400 The Cat sur la carte spatio-temporelle de l’underground local tout comme elle indiquera à tous les autres que ce groupe c’est avant tout une histoire de musiciens qui se connaissent depuis longtemps et surtout très bien. Stf Helix Nebula, premier album du groupe paru en 2013, est la preuve irréfutable d’une musique maitrisée et compacte, déterminée et bagarreuse, folle et éclatante.
On avait déjà pressenti tout un potentiel à l’écoute du split album que 400 The Cat avait publié en 2012 en compagnie des excellents Royal McBee Corporation mais Stf Helix Nebula est largement au dessus. On n’en attendait pas moins. Expert, on l’aura compris, en violence musicale – cette violence qui n’est pas là pour vous écraser mais au contraire pour vous faire sortir de vous-même –, 400 The Cat n’est cependant pas l’énième avatar d’une musique connue surtout pour son côté bruyant et agressif et qui laisserait penser à tort que l’on ne parle ici que d’haltérophilie soviétique ou de lancer de marteau : 400 The Cat possède au contraire quelque chose qui lui est vraiment personnel, dans cette façon de tordre du riff, de densifier ses trames et d’exploser les structures de compositions d’une profondeur impeccable. La colère c’est comme la violence, il n’est pas donné à tout le monde de savoir – et de pouvoir – en faire quelque chose de constructif.

400-the-cat 3Je ne peux que vous inciter à écouter et surtout à vous procurer Stf Helix Nebula, un disque publié en vinyle et en CD par une armada de label underground et do-it-yourself dont vous trouverez la liste complète ainsi que tous les contacts en visitant la page bandcamp de 400 The Cat . Ne vous gênez surtout pas.

Le plus important reste que 400 The Cat sera en concert à Lyon le samedi 16 novembre en compagnie de The Dawn au Trokson (110 montée de la Grande Côte, Lyon 1er) et que ce concert est gratuit.
Un concert qui s’inscrit également dans le cadre d’un mois de manifestations diverses et variées – conférences, débats, projections de films, concerts, etc –, organisé par la librairie La Gryffe et intitulé Novembre, on s’installe… Partout ! Tout le détail du programme est consultable sur le site de La Gryffe et à l’heure où la vie politique, sociale et culturelle lyonnaise est gangrénée par des actions d’un fascisme même plus rampant de la part d’organisations racistes et identitaires, voilà une initiative à soutenir. Et je ne vous parle même pas de la classe politique dominante à Lyon (et complètement à côté de la plaque) qui renvoie dos à dos mouvements d’extrême-droite et leurs opposants d’extrême-gauche en qualifiant leur antagonisme (sic) de guéguerre de groupuscules et de phénomène résiduel. La lutte pour la défense de véritables valeurs humaines et humanistes c’est pourtant une question de bon sens voire d’intelligence sociale : que l’on soit d’accord ou pas avec les idées et solutions apportées par la Fédération Anarchiste ou La Gryffe, on ne peut en effet que constater que l’eugénisme économique et l’exclusion sociale s’imposent de jour en jour comme outils de gouvernance globale et comme nouvelle norme sociétale. La montée de la xénophobie et de l’intolérance n’est malheureusement absolument pas incompatible avec une telle norme.

 

Hazam.