Aujourd’hui ici, c’est demain en France !
Une des choses qui me surprend le plus dans cette histoire, c’est le décalage entre mes ami.e.s français.e.s et ce que je vis ici, à Milan. Un décalage de deux à trois semaines, environ. J’entends les mêmes réactions, les mêmes résistances que nous avions nous-mêmes il y a quelques temps. Les « Bon ! Quand même, il ne faut pas exagérer ! », les « Bon ! Allez, nous, on l’emmerde ce virus, on s’embrasse ! », les « Mais t’es sûr, parce qu’il y a des voix contradictoires tout de même », les « Si le gouvernement a pris ces mesures, c’est que ça doit suffire. Regarde, Macron, il a pris le conseil des scientifiques », et puis les « Ouais, mais moi je peux pas, ça va me mettre trop dans la merde ». Et puis aussi les prises de paroles de représentants de divers métiers et secteurs qui mettent en avant l’importance ou la spécificité de leur activité pour demander des restrictions moindres.
Je vous promets, c’était pareil il y a 15 jours. Il y a même eu un mouvement « Milano non si ferma » afin de continuer comme avant, au moins un peu.
Aujourd’hui, toutes ces voix se sont tues. Elles se sont tues parce que devant la gravité des conséquences de cette pandémie et devant les résultats obtenus dans les villes de la « zone rouge », celles qui ont subi trois semaines de mesures drastiques, on change d’état d’esprit et on se dit « Bon ok, c’est dimanche tous les jours et c’est comme ça. On reste à la maison, on ne visite personne et puis ça passera... ».
Le discours d’Emmanuel Macron a beaucoup attristé ici. Il semble démesurément faible. A des années-lumière des dispositions que l’État français devrait prendre. On s’enrage même un peu puisque ça veut dire que ce retard, on le subira nous aussi.
Bon on se dit aussi, « trop d’un coup, les pauvres, ils ne vont pas comprendre… faut les habituer, peu à peu. » Comme nous en fait : il nous a fallu du temps. On commence par les écoles, puis la salle de kung-fu, puis les bars à 18h, puis plus de bars, puis a casa !
Allez, petite vidéo Napolitaine :

« tu sors ?
Oui, je vais faire un tour en cuisine !!! »

Bonne route les ami.e.s, appréciez les paysages, pis commencez au plus vite à être sérieux…

Sur-lieutenant La Riflette depuis le front de devant