toi-toi-mon-toit 1Brouillard, crachin, pollution, et gelées matinales ; il fallait s’y attendre : l’hiver a effectué un retour en fanfare depuis le week-end dernier. Mais jusque là rien d’anormal, alors que l’on se prépare précocement dans les chaumières à la trêve des confiseurs, à grand renfort de flonflons et de dindomarrons. Autorisant d’ores et déjà les enfants sages à rêver de mille merveilles, qu’un vieux barbu aura sûrement la délicatesse de déposer le jour J au pied de la cheminée du home sweet home. Là où le bas blesse cruellement, qui plus est avec la dégringolade des températures, c’est qu’il existe actuellement beaucoup d’enfants sages qui eux, ne rêvent que de cheminée…

Le collectif «  Jamais sans Toit  » a ainsi récemment alerté les pouvoirs publics et les médias concernant la situation d’urgence de 194 enfants scolarisés et leurs familles, qui vivent dehors dans l’agglomération lyonnaise. Mais à ce jour, alors que nombre d’écoles sont occupées à Lyon et Vaulx-en-Velin pour simplement loger nombre d’entre eux, aucune solution pérenne d’hébergement n’a été envisagée par les différents représentants de l’état, des mairies et des collectivités territoriales.

En se référant au communiqué de presse du collectif Jamais sans Toit , voici ce que l’on peut dire aujourd’hui, mercredi 3 décembre, de cette situation on ne peut plus déplorable, et ne serait-ce qu’en listant les bâtiments vides (publics ou non) dans l’agglomération :
Une délégation de onze représentants de parents d’élèves, d’enseignants et de familles SDF a ainsi été reçue jeudi 27 novembre dernier par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) afin de lui présenter la situation d’urgence d’hébergement de ces 194 enfants sans toit scolarisés dans le « Grand » Lyon.

Ladite DDCS a indiqué « prendre en compte les revendications du collectif et les a estimées légitimes ». Elle a néanmoins « déploré le fait que les collectivités territoriales ne proposent pas de bâtiments publics… Et a déclaré ne pas disposer des moyens pour étendre son pouvoir de réquisition (ndlr : de logements), ni pour le parc public, ni pour le parc privé ». Évoquant également en l’espèce « les réticences des riverains concernés ainsi que des élus locaux, mairie de Lyon comprise ». La DDCS a enfin reconnu « que ses services ne disposent que de trop peu de solutions en l’état actuel de la réglementation » et que « toutes les demandes ne seront clairement pas satisfaites ».
Ne donnant en définitive au collectif aucun engagement quant à d’hypothétiques solutions d’hébergement.

toi-toi-mon-toit 1Voilà pourtant ce que l’on peut lire dans l’article 27 de La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (1989), ratifiée par la France, si il est besoin de le préciser :
Les États reconnaissent le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social (…)
Et adoptent les mesures appropriées (…) pour aider les parents et autres personnes ayant la charge de l’enfant à mettre en œuvre ce droit et offrent, en cas de besoin, une assistance matérielle et des programmes d’appui, notamment en ce qui concerne l’alimentation, le vêtement et le logement.
Le collectif Jamais sans Toit reste bien évidemment mobilisé pour que des solutions de logements durables soient envisagées et proposées à ces 194 enfants et leurs familles. Ensuite, il sera toujours temps de penser dindomarrons.

 

Laurent Z