mairie17_12_2013-1322dIl faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre Centre fraternel de dépannage, ces simples mots : “Toi qui souffres, qui que tu sois, entres, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime” extrait du Texte de l’appel de l’Abbé Pierre sur Radio Luxembourg 1er février 1954.

Autant cette déclaration soulèvera l’enthousiasme de la plupart nos concitoyens, autant le scepticisme et la résignation sont aujourd’hui la réponse au même phénomène. On n’aime pas entendre parler des démunis, hormis un soir de téléthon. Ils sont le miroir d’une mauvaise conscience, leur souffrance est gênante, et leur regard est insupportable !

Parmi elles, 3,6 millions sont mal logées ….

Selon les organisations de terrains, la situation est très grave notamment dans le Rhône. Recrudescence des personnes isolées, des jeunes et des femmes seules à la rue, sollicitations toujours plus importantes des dispositifs d’aide, montée des impayés de loyers et de charges, durcissement sur le front des expulsions locatives qui atteignent des records historiques (mises en œuvre avec le concours de la force publique)… Sur la période récente, la crise économique n’a fait qu’aggraver les difficultés de ceux qui étaient déjà en grande précarité, et fragiliser de nouveaux pans de la population, y compris parmi les classes moyennes. Le cercle des victimes de la crise du logement n’a cessé de s’élargir, touchant désormais 10 millions de personnes à des degrés divers.
Parmi elles, 3,6 millions sont mal logées : des personnes sans abri et toutes celles qui ont recours à la « zone grise » du logement (caves, parkings, cabanes, campings à l’année, hébergement chez des tiers…), auxquelles s’ajoutent tous les ménages contraints de vivre dans des logements inconfortables ou surpeuplés. Le logement est devenu un puissant facteur d’exclusion, et génère de nouvelles inégalités. Les militants du collectif Droit au logement (DAL) réclament l’application des lois sur le logement :  » loi de réquisition, droit à l’hébergement. Ils sont sans-logis, mal-logés, prioritaires et ont fait des demandes d’HLM, mais la galère perdure.  »

Préfecture du Rhône, plus de 1000 appels par jour au 115 ….

mairie3-17-12-2013_-1774fPlus de 1000 appels par jour au 115 ne peuvent être trai­tés et d’après une estimation (basse) du Rectorat, plus de 1000 enfants sco­la­ri­sés dor­ment dans la rue et le plan froid n’est toujours pas déclaré alors que le ther­mo­mè­tre est en chute libre la nuit. Les « Parentable » s’exprimaient ainsi : « Depuis le 30 novem­bre der­nier, des habi­tants du 1er arron­dis­se­ment, sou­te­nus seu­le­ment par leur mairie d’arron­dis­se­ment, se bat­tent pour venir en aide à des famil­les sans loge­ment qui vivent pour cer­tai­nes dans des squats insa­lu­bres, sous les ponts, dans leurs voi­tu­res, en héber­ge­ment pré­caire, à la merci du hasard… La plu­part de ces famil­les ont des enfants sco­la­ri­sés dans les écoles du quar­tier (Servet, Doisneau, Hugo, Aveyron, Tourette mais aussi Dru, Berthelot…) et par­ta­gent le quo­ti­dien de nos gônes : ensem­ble en classe, dans la cour, à la can­tine. Pourquoi devrions nous accep­ter que cer­tains soient à la rue une fois que la cloche a sonné ???? »

Insupportable !!

Et le voilà, l’insupportable, le collège François Truffaut ( Lyon 1) est fermé depuis Juin 2013, et est actuellement chauffé 24h sur 24, vide. Il devient le symbole de milliers de surfaces vides. Plus de 350 habitants, parents, jeunes, anonymes, militants, maire du premier ont réclamé au préfet le principe de réquisition. Hier dans des conditions plus que discutable, gazage et violence policière ont failli être symbole d’une manifestation pacifique !
Certains vont dire que les locaux ne sont pas adaptés pour dormir ou vivre, mais la rue est-elle adaptée ! Tout peut être fait. Les associations sont prêt à amener le matériel nécessaire à une installation d urgence. Alors qu’ attend-t-on ! Ne restons pas indifférent, brisons les chaînes de notre conformisme ambiant, réagissons.

 » Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse.  » AC

 

Rassemblement mercredi 18 décembre à 18h, Place de la Comédie (Hôtel de ville) pour intervenir lors de la réunion organisée par la mairie centrale sur la question de l’hébergement d’urgence.