Bonjour chez vous. Les Zébrés et les Z’autres.


hors-jeu-de-position-383 1Compte tenu des circonstances, j’aurais certainement pu vous parler do futebol avec un grand F sur des terrains à perte de vue ; le jeu de ballon tel que je l’ai connu enfant, à l’époque où mon père m’emmenait voir des derbys à Gerland ou à Geoffroy Guichard : des derbys que « nous » perdions quasiment tout le temps.
J’aurais pu vous causer pendant des plombes de ce sport qui occupait tout mon temps quand j’étais préadolescent, alors que certains curés « rouges » de l’Éveil de Lyon essayaient de nous inculquer le respect de l’autre et l’esprit du collectif. Amen.

J’aurais pu mais je n’en ferai rien, et simplement parce qu’au fur et à mesure que j’ai grandi, la magie du foot s’est progressivement évaporée. Le football professionnel devenant même au fil du temps un énorme business et a fortiori une grande mascarade, dans laquelle de parfaits abrutis rivalisant dans le bad taste capillaire, deviennent en deux temps trois mouvements de vraies stars planétaires. Et lorsque j’entends un certain Michel Platini, président de l’UEFA (Union of European Football Associations) et ancienne gloire hexagonale du ballon rond, demander au peuple brésilien d’attendre la fin de la Coupe du Monde pour se révolter… je me dis que nous vivons une époque vraiment formi-formidable. Et je m’imagine illico en vengeur masqué du corps arbitral, lui distribuant sur le champ un carton rouge. Pour un hors-jeu de position.

hors-jeu-de-position-383 1Mais voilà, C’est comme ça ! Et ce n’est pas Catherine Ringer qui me démentira. Celles et ceux qui réclament aujourd’hui des écoles et des hôpitaux dans les favelas plutôt que des stades, ont quoi qu’il en soit perdu d’avance, sur un terrain sur lequel on ne joue plus depuis des lustres. Et pourtant je dois l’avouer, je regarde les matches du Mundial do Brasil et généralement j’adore ça. Ce n’est pas brillant, je le concède mais… disons que c’est comme une drogue. Alors je me shoote au beau jeu, si tant est que cela existe encore.

J’aurais pu tenter de créer une diversion en faisant l’intéressant ; vous parler par exemple du Brazil de Terry Gilliam et/ou du Brasil de Antonio Carlos Jobim, mais non je n’en ferai rien, et sûrement parce que je suis irrémédiablement accroc au rectangle vert.

hors-jeu-de-position-383 1Je sais pourtant pertinemment que « le football est souvent la continuation de la guerre par d’autres moyens » et parfois même son élément déclencheur, comme ce fut le cas en 1990 en ex-Yougoslavie, lors d’une rencontre entre le Dynamo de Zagreb et l’Étoile Rouge de Belgrade. Oui mais… j’ai pris mon pied dernièrement en matant le match Espagne – Hollande. Vautré sur un canapé avec quelques potes et moult boissons fraîches qui moussent. Consternant. Pour ne pas dire abomi-freux.

Étant de surcroît conscient que l’économie brésilienne risque de vaciller après la Coupe du Monde comme cela est arrivé à la Grèce, suite à l’organisation des Jeux Olympiques de 2004 ; je vais derechef arrêter les frais avec le football sous peine de passer pour un dangereux schizophrène, qui oscille constamment entre l’amour et la haine. Alors autant enchaîner avec tout autre chose. Mais qui me rend pareillement accroc… (Glups !).

Et par exemple avec la soirée Zebra One que nous vous proposons le Jeudi 10 Juillet dès 19h, dans le cadre des Summer Sessions du Transbordeur , en terrasse s’il vous plait !

hors-jeu-de-position-383 2Une fête gratuite (en réservation sur http://www.transbordeur.fr/agenda/summer-session-zebra-one/ – 5€ sur place) avec de la nourriture triée sur le volet pour tous les sens. Un rendez-vous complètement zébré avec des dejays (Pee, le Colonel et Prince Bachir) des cuisiniers, des peintres, des groupes en liver www.digitick.com, rubrique Transbordeur (Zëro et Gawa), des projectionnistes, des barmans, des tapas, des crieurs, et bien sûr des intermittents du spectacle… dont le conflit actuel est tout bonnement révélateur d’une certaine soumission de l’État à la violence lobbyiste des castes les plus riches, selon l’argumentaire de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon (http://www.journalzibeline.fr/loligarchie-des-riches-des-medias-et-des-politiques). Dont acte.
Et place au programme, joliment mis en affiche par notre camarade non moins zébrée, Céline Passerieu.

Nous vous invitons ainsi à venir écouter voir, danser, manger, peindre et plus si affinités (!) avec toutes celles et ceux qui nous ont rejoints sur ce projet Zebra One , rendu possible par la muito simpática et rondement efficace équipe du Transbo. Une soirée dédiée à tous les z’animaux de la jungle urbaine qui pourront un tantinet se reconnaître dans ce proverbe africain : « l’ombre du Zèbre n’a pas de rayures ». Une soirée que nous n’avons évidemment pas programmée un soir de match… Et les bras m’en tombent définitivement !

Laurent Z