amen-dunes 1Rien à voir avec les « Hermann Dune », un produit 100% New York mâtiné énergétique chinoise made in Pékin. Objet musical téléporté, sans équivalent contemporain !

Et pourtant, à l’origine, rien de tout cela n’a été fait pour être partagé. Le compositeur Damon McMahon avait passé les deux années précédentes dans un bref hype groupe pop appelé Inouk et créé l’album solo Mansions sous son propre nom. Mais les contraintes et la compétitivité de la scène musicale de New York, l’exaspéraient. En 2006, McMahon s’enfuit de New York vers Catskill Mountains, pour s’échapper de ce monde. Pendant un mois il enregistre des compositions improvisées jusque tard dans la nuit pour chasser les mauvais esprits de la forêt ! Un an plus tard, l’ami d’un ami, lui conseille d’envoyer ces bandes enregistrées sur son IPod à Locust-Musique. L’album DIA résultant, sortira sous le nom de Amen Dunes en 2009. Il ne ressemblait à rien de ce que McMahon avait fait auparavant, et pourtant il à inspiré un culte parmi les musiciens.

À l’écoute on a le sentiment que c’est bien plus que de la musique. Quelque chose de surnaturelle, une manière de chanter qui ressemble presque à des invocations aux forces des ténèbres ou aux divinités. Voix éraillée, mélopée lancinante, sans retenue MacMahon fait parler l’ensemble de ses capacités vocales. Influencé par la musique « ethnique », il ne le nie pas, la musique d’Afrique sub-Saharienne et Éthiopienne, genre Mulatu Astatke, ou du genre musiques spirituelles internationales, une transcendance méditative. « J’ai toujours adoré les musiques de temple, notamment pendant mes trois années passées en Chine, mais aussi par exemple la musique classique du sud de l’Inde, les chants religieux du Moyen-Orient. Dans l’hypnotique « In Caroline« , où le chanteur psalmodie sans cesse les deux seuls mots du titre du morceau, à la manière d’un mantra.

amen-dunes 2Les morceaux Murder Dull Mind, – tout comme ceux de DIA – ont tous été faits en une prise, avec les moyens du bord. Il n’aime pas enregistrer en studio, c’est sans doute pour ces raisons que ses albums ont un côté si dépouillés.
Une autre originalité, il fait tous les artworks de ses albums, indispensable nous dit-il, « Ça suggère à l’auditeur comment écouter le disque, et aussi à quoi pensait l’auteur quand il l’a fait. La « couv » de DIA est une photo d’un rituel vaudou haïtien, mais à la base, je l’ai trouvé sur un arrêt sur image du film de Maya Deren « Divine Horsemen ». La photo de ce visage était une représentation totalement volontaire de ma musique et aussi la façon dont j’écrivais et chantais sur ce disque ainsi que mon état d’esprit à l’époque.“

« Baba Yaga » le morceau d’ ouverture de son dernier album est un étrange récit sur l’ignorance, le mensonge et la sainteté. L’ambiguïté est maintenue avec un arrangement « spécial – McMahon », un modèle simple de guitare répétitive, avec en écho des voix d’un autre monde. Sur « Drum Chambre » McMahon utilise l’image d’une machine à laver, ou le tambour mélange Dieu et la femme dans une étreinte torride : « Je voudrais voir / Vous sur moi / Que dois-je faire / Continuez à vous / conserver sur vous… Avec « Tomorrow Never Knows« , une improvisation de 10 minutes, pas une reprise de la chanson des Beatles, il montre une nouvelle facette de son talent. N’hésitez pas réserver une place, car il y aura sans doute beaucoup de monde ce 27 septembre.

 

DJ Pompidou

 

 

« je regarde dans le fond des yeux mes erreurs passées, je n’en oublie pas une seule et les contemple défiler les dents serrées, car je sais qu’à la toute fin, la terre s’ouvrira enfin et me soulagera de mes pêchés« . Yep !

 

AMEN DUNES vendredi 27 septembre Kraspek Myzik à 20h30. 8€- 6€