noubliezpas-0d927En accord avec le Politburo de ce journal au postulat non domesticable, notre ami Franck Emiliano du Zèbre alias Mr Propre a trouvé ce graff on ne peut plus approprié pour vous présenter ses meilleurs vœux pour la nouvelle année ! Toute la rédaction se joint ainsi à lui pour vous souhaiter des illuminations en votre for intérieur pendant les douze prochains mois, en dehors du 8 décembre…

Et disons d’emblée que cette gentille injonction distillée sur un mur pour le hasard des rencontres, devrait effectivement nous servir de leitmotiv dans les temps à venir. Une missive empruntée à Michel Audiard (ndlr : « Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière ».) par un anonyme armé d’une bombe de peinture et de beaucoup d’envie, afin de faire en sorte que le train-train du quotidien déraille un peu l’espace d’un instant.

Un graff qui m’en rappelle immédiatement un autre sous forme de dialogue, aperçu il y a peu dans une ruelle mal éclairée et justement un soir de 8 décembre : «  – Merci Marie. – De rien Ducon !  » Il se pourrait que ce soit également du Audiard, mais il faudra que je vérifie à l’occasion. En attendant, voilà que cette histoire d’écritures murales, vieille comme le monde (de la Grèce Antique jusqu’à Mai ‘68), me donne l’idée de vous mettre à contribution : en vous invitant à dénicher et à photographier les pamphlets parfois subversifs disséminés ici et là dans le labyrinthe de nos villes, puis à nous les faire parvenir si le cœur vous en dit.

We don’t need no thought control… All in all you’re just another brick in the Wall. Et c’est effectivement ce que les murs ont à nous dire qui aurait ainsi tendance à nous interpeller ; beaucoup plus que l’aspect « construction » de l’affaire… En suivant la logique : «  Murs blancs, Peuple muet  » ou bien « Les Murs étaient gris de peur qu’on les salissent ».

Alors à votre bon cœur messieurs dames, en dehors de toute considération ayant à voir avec la charité chrétienne.

Bon, je vous l’accorde, c’est vrai que je coince un peu sur cette histoire d’ illuminés du 8 décembre  ; sachant que les artistes intervenant le jour j ont évidemment le mérite d’embellir des façades ordinairement tristes, pour la fête des yeux des petits et moins petits. Je n’oublie pas néanmoins que cette célébration est également l’occasion pour les forces plus ou moins obscures de la colline qui prie, de démontrer leur puissance et leur empreinte sur la vie de la cité.

Je n’oublie pas non plus que les tenants du retour au religieux en profitent pour mutiler actuellement les libertés (manifestement considérées subjectivement comme) fondamentales, à commencer par le droit des femmes à disposer de leur corps. Comme c’est le cas depuis peu de l’autre coté des Pyrénées.

fe_le_3-6d2faJ’aimerais en revanche me souvenir du «  Siècle des Lumières  » tel qu’il m’a été enseigné sur les bancs de l’école de la République, et quand bien même cette époque me semble de plus en plus vouée aux oubliettes…Avec nos manuels d’histoire contemporaine. Ainsi, je respecte la foi de tout un chacun mais sans la partager. J’attends en retour de la manière la plus utopique qui soit, que les prosélytes lobbyistes de tous poils aient la décence de ne pas vouloir contraindre les autres (païens, infidèles, hérétiques etc. ou tout bonnement laïcs…) aux obligations inhérentes à leurs croyances. Et je sais bien évidemment que « mon vœu est pieux » tant l’histoire balbutiante me démontre le contraire depuis 2000 ans et particulièrement aujourd’hui. Je précise in fine que le dictionnaire m’a proposé comme synonymes d’hérétiques : traites, renégats, récidivistes etc. Amen.

Ainsi vous souhaiterais-je beaucoup de lumière en 2014. Non pas celle pas tombée du ciel, par je ne sais quel tour de passe-passe. Plutôt celle qui éclairera nos regards, lorsque le temps risque de virer salement à l’obscurité.

 

Laurent Z